Trois domaines primordiaux pour les Blazers
Portland a un meilleur effectif, mais peuvent-ils faire évoluer leur style de jeu en conséquence ?
Les Portland Trail Blazers sont prêts à attaquer ce début de saison 2020-21. Les nouveaux ailiers Robert Covington et Derrick Jones Jr rejoindront Carmelo Anthony, Rodney Hood et Gary Trent Jr pour donner à Portland de la profondeur et du talent sur les différentes positions. Enes Kanter renforcera au poste 5, tout comme Zach Collins lorsque sa blessure à la cheville sera guérie. Au vu de cet effectif, les fans ont des raisons d'être optimistes à l'approche de cette nouvelle saison.
Regardons les améliorations que le jeu des Blazers pourrait amener au sommet.
Être meilleur aux rebonds
Les meilleures équipes de l'histoire de Portland avaient un point commun, elles étaient très fortes aux rebonds. C'était un élément essentiel des systèmes de Jack Ramsay, la tendance s'est poursuivie plus tard avec Rick Adelman. Les rebonds ont été absents du jeu de Portland pendant la plupart des années 2010, tout comme le succès à long terme.
Le travail du front office seul ne fait pas un champion. C'est toujours l'un des moyens les plus faciles pour une équipe de récupérer des possessions et de limiter l'adversaire. Les rebonds offensifs récupèrent un pourcentage de points manqués tout en enlevant des possessions potentielles aux adversaires. Les rebonds défensifs donnent du rythme et de l'envie à la défense, sans eux, votre travail précèdent ne sert à rien et vous devez retravailler défensivement pendant 14 secondes.
La saison dernière, les Blazers se sont classés 15e en pourcentage de rebond offensif à 22.3%. Hassan Whiteside a réalisé en moyenne 3.9 rebonds offensifs en 30 minutes par match, portant la majeure partie de la charge. Whiteside n'est plus là, mais lors de son retour en bonne santé, Jusuf Nurkic a pris des rebonds à peu près au même rythme, tandis qu'Enes Kanter éclipsera facilement Whiteside. Derrick Jones Jr. a également pris des rebonds offensifs, et sa capacité à remettre dedans est effrayante (par des claquettes par exemple).
Ces joueurs sont entourés de tireurs à trois points, ce qui fait du rebond offensif encore plus une arme. Les dunks-claquettes et les sorties de balles pour des trois points devraient être un spectacle plus courant cette saison.
Les Blazers ont été catastrophique du côté défensif la saison dernière, terminant 28e de la NBA avec un pourcentage de rebond défensif de 75.1%. Les chiffres du rebond défensif ne sont pas aussi importants que ceux offensifs. La plupart des équipes tombent dans un ventre moi, ne différant les unes des autres que de quelques dixième de pourcent. Vous ne pouvez pas craquer au rebond défensif, et pourtant Portland l'a fait. Ils étaient à 7% d'écart des Milwaukee Bucks, en tête de la ligue, et à 4.4% des Los Angeles Lakers, adversaire du premier tour des playoffs l'an dernier.
Robert Covington est un solide rebondeur défensif, comme le sont la plupart des joueurs qui viennent d'être mentionnés ci-dessus. Une meilleure défense globale devrait créer plus de shoots ratés. Attraper plus de rebonds donnera aux Blazers plus de possessions par rapport à son adversaire, ce qui donnera un avantage à Portland.
Au cours des dernières saisons, le manque de talent n'a pas été un gros problème pour Portland, c'est le manque de capacité à contrôler le terrain et les rebonds qui l'a été. Contrôler le rebond est l'un des moyens les plus faciles d'imposer son envie et son rythme. La domination au rebond sera, logiquement, une évolution importante pour l'équipe cette saison.
Forcer les pertes de balles :
Les différentes équipes de Portland sous Terry Stotts ont varié de mauvais à moyen au niveau défensif. Quelle que soit la saison, quels que soient les joueurs sur le parquet, ils n'ont jamais été intimidants au final, personne n'avait peur d'eux.
Au lieu de pousser les adversaires en défense, les Blazers ont opté pour un match d'échecs basé sur des pourcentages. Bloquer les pénétrations en espérant que les shoots à trois points ne tombent pas dedans, se concentrer sur les stars et espérer que les joueurs ouverts ne mettent pas dedans.
En moyenne cela n'a pas été une si mauvaise approche. Mais Portland rencontre des problèmes, avec souvent la défaite au bout, lorsque les adversaires sont meilleurs que la moyenne. D'ailleurs en playoffs, ils ont tendance à paraître plutôt bon en défense, jusqu'à ce que leurs adversaires se réveillent et que la défense s'effondre.
Au cœur du problème défensif des Blazers se trouve l'absence de pertes de balles. Les Blazers sont les 5 derniers, voire même les derniers, dans cette catégorie depuis des années. Ils défendent mal les lignes de passes, et se retrouvent souvent en retard et pas devant leur adversaires.
Covington, Jones Jr. et Gary Trent Jr. ont le potentiel de changer cette situation. Tous sont athlétiques, engagés et agressifs. Ils ne créent pas seulement des interceptions, ils forçant l'adversaire à prendre de mauvaises positions de shoots, des mauvaises décisions qui vont handicaper l'attaque adversaire.
C'est le facteur d'intimidation dont les Blazers ont besoin. Les pertes de balles créent le tempo. Le ballon est perdu des mains de l'adversaire avant même qu'ils ne prennent un tir, ça joue sur le mental et la dynamique d'une équipe. Surtout qu'il n'y aura pas qu'un seul défenseur et que l'adversaire pourra jouer sur les quatre autres joueurs. Portland doit faire en sorte que plusieurs défenseurs soient craints, et que la défense de Portland a changé, et n'est plus une partie de plaisir. Avec la taille et le nombre de joueurs qui ont le niveau, les Blazers vont pouvoir se permettre d'être agressifs et de prendre des risques qu'ils n'auraient pas osé par le passé dû à la profondeur du banc trop faible.
Marquer des points en contre-attaque :
Les Blazers n'ont absolument pas réussi à générer des points sur contre-attaque sous Terry Stotts, souvent dernier de la ligue avec une large marge dans cette catégorie. Sans défense, rebond et pertes de balles; les opportunités d'attaque en transition étaient rares.
Même si l'équipe avait voulu mettre l'accent sur cette aspect, elle n'a pas suffisamment poussé pour continuer. Craignant la fatigue, ils ont baissé de rythme pour jouer demi-terrain sur lequel les compétences de Lillard et McCollum pouvaient briller.
Encore une fois, cela a fonctionné en moyenne, jusqu'au moment exact où cela n'a plus fonctionné. Ensuite, les Blazers ont largement chuté face à un adversaire qui a très bien défendu demi-terrain, et qui s'est avérée avoir étouffé l'attaque des Blazers.
Gagner n'est pas simple, mais il suffit de quelques paniers en plus souvent pour remporter le match. Les paniers les plus faciles sont les un contre zéro, les deux contre un, ou les un contre un voire plus si vous volez comme Derrick Jones Jr.
Portland a maintenant les qualités défensives et les finisseurs pour convertir des stops en points. Ils ont également suffisamment de profondeur pour n'avoir pas à craindre la fatigue. Au lieu d'attendre les stops, les Blazers vont pouvoir les provoquer, en défendant dur et avec agressivité.
Rebond, pertes de balles et points sur jeu rapide sont les catégories dans lesquelles les Blazers peuvent vraiment passer un cap, et devenir bien plus qu'un simple contender qui jouerait la septième-huitième place. Portland est bien mieux armé que par le passé.