La rivalité Russell/Chamberlain
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jujug
- 19092
La rivalité Russell/Chamberlain
La rivalité Russell/Chamberlain
Tout a été dit sur cette rivalité au point même qu'un livre a été écrit dessus ("The rivalry", John Taylor) alors pourquoi revenir dessus? Tout simplement parce que même avec la meilleure volonté du monde, les deux sont indissociables.
De 1964 à 1969 (seuls chiffres disponibles), Russell et Chamberlain se sont rencontrés 51 fois en saison régulière avec comme bilan 26 victoires pour Bill Russell et 25 pour Wilt Chamberlain. Sur l'ensemble de leur carrière commune (1959-69), ils se sont rencontrés 49 fois en playoffs pour un bilan de 29-20 pour Russell. Ils ont gagné tous les titres sans exceptions et sept titres de MVP sur dix. Autant dire que les faces à faces, à l'avantage de Bill Russell ne répondent tout de même pas franchement à la question "qui est le meilleur pivot des années 1960?". Les statistiques non plus, pourtant très à l'avantage de Chamberlain qui passe ses neuf premières saisons au-delà des trente points par match et ne descend jamais sous les vingts rebonds par match du temps de l'activité de Russell là où Bill Russell, s'il concurrence Chamberlain en terme de rebonds, ne monte jamais dans sa carrière au-delà des vingts points par match sur une saison régulière. Concernant les récompenses individuelles, c'est plus serré, Chamberlain comptant trois titres de MVP consécutifs là où Bill Russell en compte quatre durant la période de concurrence avec Chamberlain (1959-69). Enfin les titres, neuf pour Russell et un pour Chamberlain sur la période donnent une impression exactement inverse des statistiques. Et même l'argent ne permet pas de trancher: en 1965, lorsque Chamberlain signe un contrat de 100 000 dollars par an, Russell qui doit renégocier un contrat de 75 000 dollars semble avoir exigé d'être mieux payé que Chamberlain et obtient un contrat de 100 001 dollars par an.
Cette question, qui brûle les lèvres des fans de basket depuis des décennies avait d'ailleurs été posée aux principaux intéressés. Et leur réponse montre bien à quel point, pour eux, la réponse n'a aucune importance, la légende les ayant immédiatement et durablement associés.
Une vidéo où deux géants du basket rigolent comme des enfants alors qu'on leur demande qui l'un de l'autre est le meilleur de l'histoire à son poste (1997)
[youtube]kdd2biHVlyA[/youtube]
S'il est vain de savoir qui est le meilleur, il est par contre instructif de s'intéresser à leurs multiples confrontations qui ont marqué l'histoire de la NBA. Tout d'abord parce qu'ils se sont rencontrés sur huit séries en dix ans en playoffs, que ces rencontres ont eu lieu le plus souvent lorsque les équipes de ces deux joueurs étaient favorites pour le titre, une finale avant la finale parfois. Ensuite parce que leurs confrontations se sont souvent soldées par des matchs serrés. Si Chamberlain a marqué en moyenne 30 points par match sur l'ensemble de sa carrière, il n'en a marqué que 23 lors de ses oppositions avec Russell de 1964 à 1969 (les stats ne sont pas compilées auparavant). Russell aussi souffre lors de ces confrontations passant d'environ 15 points à 11-12. Si on admet couramment que Russell était bon défenseur et gênait donc Chamberlain, on signale moins les conséquences de l'opposition de Chamberlain sur les statistiques offensives de Russell, pourtant quasiment identiques. Deux explications sont plausibles mais difficilement démontrables: soit contrairement à sa légende, Chamberlain, plus grand que Russell, était aussi un bon défenseur et gênait vraiment Russell, soit Russell, lorsqu'il était opposé à Chamberlain faisait en sorte de faire davantage jouer ses coéquipiers, moins bien défendus que lui, et se concentrait davantage sur son travail en défense, face à un adversaire plus que coriace. Et même si l'on frise la caricature cette deuxième version est encore l'explication la plus sensée de la différence de carrière des deux hommes: là où Chamberlain était un monstre physique et dominait le jeu individuellement, Russell semblait rendre ses partenaires meilleurs à l'image du duo aérien Russell/Havlicek qui semble surprendre un chamberlain collé au sol sur cette photo. A eux deux, ils représentent les deux facettes d'un même sport, deux modèles, aussi prestigieux et incroyables l'un que l'autre mais différents dans la manière.
(sport illustrated)
Pour conclure, des extraits vidéos de confrontations entre les deux joueurs
[youtube]7UsLn9IjEhc[/youtube]
Tout a été dit sur cette rivalité au point même qu'un livre a été écrit dessus ("The rivalry", John Taylor) alors pourquoi revenir dessus? Tout simplement parce que même avec la meilleure volonté du monde, les deux sont indissociables.
De 1964 à 1969 (seuls chiffres disponibles), Russell et Chamberlain se sont rencontrés 51 fois en saison régulière avec comme bilan 26 victoires pour Bill Russell et 25 pour Wilt Chamberlain. Sur l'ensemble de leur carrière commune (1959-69), ils se sont rencontrés 49 fois en playoffs pour un bilan de 29-20 pour Russell. Ils ont gagné tous les titres sans exceptions et sept titres de MVP sur dix. Autant dire que les faces à faces, à l'avantage de Bill Russell ne répondent tout de même pas franchement à la question "qui est le meilleur pivot des années 1960?". Les statistiques non plus, pourtant très à l'avantage de Chamberlain qui passe ses neuf premières saisons au-delà des trente points par match et ne descend jamais sous les vingts rebonds par match du temps de l'activité de Russell là où Bill Russell, s'il concurrence Chamberlain en terme de rebonds, ne monte jamais dans sa carrière au-delà des vingts points par match sur une saison régulière. Concernant les récompenses individuelles, c'est plus serré, Chamberlain comptant trois titres de MVP consécutifs là où Bill Russell en compte quatre durant la période de concurrence avec Chamberlain (1959-69). Enfin les titres, neuf pour Russell et un pour Chamberlain sur la période donnent une impression exactement inverse des statistiques. Et même l'argent ne permet pas de trancher: en 1965, lorsque Chamberlain signe un contrat de 100 000 dollars par an, Russell qui doit renégocier un contrat de 75 000 dollars semble avoir exigé d'être mieux payé que Chamberlain et obtient un contrat de 100 001 dollars par an.
Cette question, qui brûle les lèvres des fans de basket depuis des décennies avait d'ailleurs été posée aux principaux intéressés. Et leur réponse montre bien à quel point, pour eux, la réponse n'a aucune importance, la légende les ayant immédiatement et durablement associés.
Une vidéo où deux géants du basket rigolent comme des enfants alors qu'on leur demande qui l'un de l'autre est le meilleur de l'histoire à son poste (1997)
[youtube]kdd2biHVlyA[/youtube]
S'il est vain de savoir qui est le meilleur, il est par contre instructif de s'intéresser à leurs multiples confrontations qui ont marqué l'histoire de la NBA. Tout d'abord parce qu'ils se sont rencontrés sur huit séries en dix ans en playoffs, que ces rencontres ont eu lieu le plus souvent lorsque les équipes de ces deux joueurs étaient favorites pour le titre, une finale avant la finale parfois. Ensuite parce que leurs confrontations se sont souvent soldées par des matchs serrés. Si Chamberlain a marqué en moyenne 30 points par match sur l'ensemble de sa carrière, il n'en a marqué que 23 lors de ses oppositions avec Russell de 1964 à 1969 (les stats ne sont pas compilées auparavant). Russell aussi souffre lors de ces confrontations passant d'environ 15 points à 11-12. Si on admet couramment que Russell était bon défenseur et gênait donc Chamberlain, on signale moins les conséquences de l'opposition de Chamberlain sur les statistiques offensives de Russell, pourtant quasiment identiques. Deux explications sont plausibles mais difficilement démontrables: soit contrairement à sa légende, Chamberlain, plus grand que Russell, était aussi un bon défenseur et gênait vraiment Russell, soit Russell, lorsqu'il était opposé à Chamberlain faisait en sorte de faire davantage jouer ses coéquipiers, moins bien défendus que lui, et se concentrait davantage sur son travail en défense, face à un adversaire plus que coriace. Et même si l'on frise la caricature cette deuxième version est encore l'explication la plus sensée de la différence de carrière des deux hommes: là où Chamberlain était un monstre physique et dominait le jeu individuellement, Russell semblait rendre ses partenaires meilleurs à l'image du duo aérien Russell/Havlicek qui semble surprendre un chamberlain collé au sol sur cette photo. A eux deux, ils représentent les deux facettes d'un même sport, deux modèles, aussi prestigieux et incroyables l'un que l'autre mais différents dans la manière.
(sport illustrated)
Pour conclure, des extraits vidéos de confrontations entre les deux joueurs
[youtube]7UsLn9IjEhc[/youtube]
"Some people did not like this ceremonial style. But after all when you have to kill a man it costs nothing to be polite." (W. Churchill, déclaration de guerre au Japon, 8 décembre 1941).
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Sam D.
- 33274
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
J'adore cette interview
Bon malheureusement je comprends pas tout, mais ils déconnent autant qu'ils racontent des choses vraiment intéressantes, vraiment sympa.
Sinon jujug, je crois qu'il ne faut pas sous-estimer la défense de Wilt.
Déjà, en bon pivot qu'il était, il faisait énormément de contres, sur n'importe qui, mais rien que de par son envergure, sa taille, et son sens du rebond, c'était déjà un bon défenseur.
Après, c'était pas Russell, mais peut-on demander à un joueur qui scorait le tiers des points de son équipe de se donner autant qu'un Russell qui lui, pouvait se concentrer sur la défense ?
Bon malheureusement je comprends pas tout, mais ils déconnent autant qu'ils racontent des choses vraiment intéressantes, vraiment sympa.
Sinon jujug, je crois qu'il ne faut pas sous-estimer la défense de Wilt.
Déjà, en bon pivot qu'il était, il faisait énormément de contres, sur n'importe qui, mais rien que de par son envergure, sa taille, et son sens du rebond, c'était déjà un bon défenseur.
Après, c'était pas Russell, mais peut-on demander à un joueur qui scorait le tiers des points de son équipe de se donner autant qu'un Russell qui lui, pouvait se concentrer sur la défense ?
Joel Embiid : "Whatever happens happens. If something happens, something happens."
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jujug
- 19092
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
Je suis entièrement d'accord, c'est d'ailleurs en partie ce que je dis. Ce qui ne fait que renforcer d'ailleurs la deuxième partie de l'explication: Russell gênait Chamberlain, Chamberlain gênait Russell mais Russell arrivait mieux à faire jouer ses partenaires (ou avait des partenaires plus aptes à prendre des responsabilités, je ne rentrerai pas dans la polémique) ce qui lui permettait de gagner au final. Car on peut retourner le problème dans tous les sens, il a quand même souvent gagner et pas en dominant de la tête et des épaules comme il l'aurait fait s'il avait vraiment eu une équipe au-dessus du lot mais dans les dernières secondes, en prolongation, en six ou set manches.Sam D. wrote:Sinon jujug, je crois qu'il ne faut pas sous-estimer la défense de Wilt.
Déjà, en bon pivot qu'il était, il faisait énormément de contres, sur n'importe qui, mais rien que de par son envergure, sa taille, et son sens du rebond, c'était déjà un bon défenseur.
Après, c'était pas Russell, mais peut-on demander à un joueur qui scorait le tiers des points de son équipe de se donner autant qu'un Russell qui lui, pouvait se concentrer sur la défense ?
Et puis honnêtement, faut-il vraiment choisir? Les deux sont des légendes et chacun peut choisir son préféré en fonction de ses affinités, aujourd'hui c'est Russell le héros mais si j'avais fait un article sur Chamberlain je l'aurais sans doute davantage mis en valeur.
"Some people did not like this ceremonial style. But after all when you have to kill a man it costs nothing to be polite." (W. Churchill, déclaration de guerre au Japon, 8 décembre 1941).
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Krysi
- 5431
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
J'ai chez moi dans un cadre dans le salon pour faire une ambiance Vintage cette photo que j'ai fait développé en haut qualité, sans blague
Au début ma copine était pas d'accord, mais bon c'est moiiiiiii le patrooonnnnn.
Au début ma copine était pas d'accord, mais bon c'est moiiiiiii le patrooonnnnn.
Boston Celtics Fans
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Baz
- Paris
- 24562
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
Classic !
Et classieux.
Y'a quand même plus moche photo de sportifs .
Et classieux.
Y'a quand même plus moche photo de sportifs .
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Flopatey
- 10544
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
Pour moi Russel et Chamberlain sont à "égalité". Wilt aura tout dominé au niveau personnel avec des performances hors normes, mais il lui aura manqué une réussite au niveau bagues. Car contrairement à Russel qui lui était peut-être en dessous techniquement, mais il avait un meilleur sens du collectif.
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Krysi
- 5431
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
Pour illustrer, j'ai trouvé que cette photo, c'est pas un poster géant mais c'est déjà ça.
Boston Celtics Fans
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Baz
- Paris
- 24562
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
Booooh on voit pas ton chien, je suis déçu !!!
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Krysi
- 5431
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
Elle était en plein match de Playoffs dans sa chambre qu'elle avait pas rangé d'ailleurs.
Boston Celtics Fans
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ReDS
- 10315
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
Ahaha, pauvre chien forcé à porter de telles immondices !
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jujug
- 19092
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
C'est vrai. Et pour faire une réflexion de vieux, c'est là aussi où l'on voit que les shorts courts et les maillots sans manches moulants donnent un élan aux corps lorsqu'ils sont photographiés en extension, là ou les shorts longs à la Michigan tassent un peu. Le fait que les joueurs de l'époque soient moins musclés du haut du corps jouent aussi cela dit.Baz wrote:Classic !
Et classieux.
Y'a quand même plus moche photo de sportifs .
"Some people did not like this ceremonial style. But after all when you have to kill a man it costs nothing to be polite." (W. Churchill, déclaration de guerre au Japon, 8 décembre 1941).
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Sam D.
- 33274
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
RouxDeSecours wrote:Ahaha, pauvre chien forcé à porter de telles immondices !
Joel Embiid : "Whatever happens happens. If something happens, something happens."
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Larry
- 4835
Re: La rivalité Russell/Chamberlain
Crockets, un avis?jujug wrote:C'est vrai. Et pour faire une réflexion de vieux, c'est là aussi où l'on voit que les shorts courts et les maillots sans manches moulants donnent un élan aux corps lorsqu'ils sont photographiés en extension, là ou les shorts longs à la Michigan tassent un peu. Le fait que les joueurs de l'époque soient moins musclés du haut du corps jouent aussi cela dit.Baz wrote:Classic !
Et classieux.
Y'a quand même plus moche photo de sportifs .
J'adore les Pélicans