March Madness, The Ultimate Tournament

NCAA Division I, March Madness, Scouting...

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Attention la question est la suivante, croyez-vous en un upset possible?

-Oui bien sûr, avec des gâchettes comme Galis ou Gaze tout est permis.
0
No votes
-Non forcément, Wilt va mettre la pâtée aux Pirates à lui seul.
11
85%
-Arrête de nous faire croire à un semblant de suspense, c'est comme Nadal à RG.
2
15%
 
Total votes: 13


PistolPete44

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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by PistolPete44 » 20 May 2019, 17:40

Je remets la présentation en haut de cette page par commodité, post précédent supprimé ;)



EAST REGION

ROUND of 64
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#2 KANSAS

vs

#15 SETON HALL



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KANSAS



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Starting 5

G Jo Jo White (1965-69)
G Kirk Hinrich (1999-03)
F Paul Pierce (1995-98)
F Danny Manning (1984-88)
C Wilt Chamberlain (1956-58)

Sixth Man

F/C Raef LaFrentz (1994-98)

Coach

Phog Allen (1919-56)



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Titre: 5
Final Four: 15
Tournoi: 48 participations

Quand on se décide de parler de l’université de Kansas c’est comme ouvrir un livre d’histoire et en tourner une à une des pages chargées de noms parmi les plus glorieux du basketball, et énumérer par la même occasion une liste infinie de records universitaires, qu’il serait fastidieux de tous les citer. C’est comme aussi pénétrer dans une sorte de Saint des Saints, de Hall of Fame à part entière, ’KU’ que l’on l’aime ou pas représente l’excellence à tous les niveaux, c’est un peu l’Académie du basketball à elle seule.

Le meilleur symbole en est l’inventeur du jeu lui-même, James Naismith, qui débarqua sur le campus de l’université en 1898, soit une demi-douzaine d’années seulement après avoir codifié les règles du basketball, il en deviendra par la suite l’entraineur (ironiquement le seul de la fac à compter un bilan en carrière négatif), mais aussi plus tard encore le directeur athlétique.

Si on ajoute des noms comme Phog Allen, considéré comme le fils spirituel de Naismith et l’inventeur du coaching moderne, ou encore Dean Smith le coach mythique de North Carolina façonné lui-même par Phog Allen durant ses années à Kansas, c’est une passerelle du savoir ininterrompue qui s’est ainsi transmise à travers les générations, c’est sans doute ce qui en fait encore aujourd’hui une académie du jeu plus encore qu’une place forte du College à travers ses résultats sportifs, même si les deux sont forcément liés.

On évoquera à travers la formidable présence quasi ininterrompue de Kansas depuis les débuts héroïques à la fin du XIXème siècle jusqu’à nos jours quelques records NCAA de la fac, comme les saisons avec un bilan positif (97), les saisons à plus de 30 victoires (4), les titres de champion de saison régulière (61), ceux consécutifs (14), les apparitions consécutives à March Madness (30, série en cours), le plus de First Team All Americans (23) etc



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Meneur: Jo Jo White (1,91m / 89kg)

[Naismith Basketball Hall of Fame]

Kansas a forcément vu passer de nombreux meneurs de grande classe, reconnus et récompensés sur le plan national, on pense en remontant aux temps immémoriaux à Paul Endacott (1920-23) la tête pensante sur le court du coach Phog Allen et défenseur tenace, nommé joueur de l’année en 1923 et Hall of Famer; à Darnell Valentine (1977-81), premier joueur de la Big Eight à avoir été nommé 4 fois de suite dans l’équipe type de la saison.

Plus près de notre époque KU a connu des meneurs comme Jacque Vaughn (1993-97), meilleur passeur All-time à sa sortie de fac, 2 fois All American, meilleur joueur de la Big Eight en 1996 et une tête bien faite, 2 fois All Academic et major de sa promotion en Business Administration.

On peut rajouter Mario Chalmers (2005-08), sacré champion en 2008 avec un 3 points à 2 secondes de la fin du temps réglementaire pour arracher la prolongation face à Memphis, encore appelé aujourd’hui par tout fan de KU qui se respecte ‘The Mario’s Miracle’ ou son contemporain le très sous-estimé Sherron Collins (2006-10) lui aussi champion en 2008 et élu dans le meilleur Cinq de l’année en 2010.

Pour finir par les derniers de la lignée, Frank Mason III (2013-17) meilleur joueur de l’année 2017 et son successeur Devonte’ Graham (2014-18), meilleur joueur et défenseur de la Big XII en 2018.

Mais le choix va se porter sur le Hall of Famer Jo Jo White (1965-69), un des plus grands talents naturels à être passé par Kansas, Bill Self dira à sa mort ‘c’était une légende de KU, quand vous parlez des grands du passé et que vous tentez d’en dégager les 5 meilleurs sur le seul talent, alors la plupart des anciens vous diront que Jo Jo appartient à ce groupe’.

White a figuré 3 fois dans le Cinq de la Big Eight, 2 fois All American (68, 69), on disait de lui que sa principale qualité était de n’avoir aucune réelle faiblesse, un joueur complet, autant excellent distributeur d’un côté qu’excellent défenseur de l’autre, altruiste au possible avec ses équipiers, il ne shootait bien souvent qu’en dernière solution. Il était également très fort en pénétration, habile pour résister aux contacts et charges avec son physique compact et musculeux.

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Arrière: Kirk Hinrich (1,93m / 87kg)

Le poste d’arrière est presque le parent pauvre du côté de KU, mais tout est relatif, beaucoup de facs voudraient posséder quelques noms passés par les Jayhawks. Kansas a donc connu pas mal de superbes arrières shooteurs tels que Kevin Pritchard (1986-90) champion NCCA en 1989, Rex Walters (1991-93), Jeff Boschee (1998-02) ou Brandon Rush (2005-08) champion NCAA en 2008, tous au dessus des 40% à 3pts au cours de leur cursus.

Mais le plus complet et le plus talentueux d’entre eux reste sans nul doute Kirk Hinrich (1999-03) même s’il pouvait également jouer meneur. On a rarement fait mieux que lui à Kansas en termes d’efficacité pour un guard, 53% à 2 pts, 40% à 3pts durant son cursus, il pouvait aussi passer, il est d’ailleurs le seul joueur de l’histoire de KU à avoir cumulé plus de 1500 points et plus de 600 passes en carrière.

Si on ajoute sa ténacité défensive sur la balle, les équipes de 2002 et 2003 étaient parmi les meilleures escouades défensives du pays, son influence sur l’équipe, son palmarès, deux finales back-to-back, 3 fois élu dans le premier Cinq de la Big XII, tout cela fait de lui un des tous meilleurs guards jamais passés par Kansas, il ne lui a manqué qu’un titre national pour atteindre le toit de la fac.

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Ailier: Paul Pierce (2,01m / 104kg)

Il faut se dépêcher avant que l’ailier des Jayhawks ne figure un jour parmi les Hall of Famers, il sera donc l’ailier titulaire de cette équipe All-Time mais avant de parler de lui un mot sur les autres options à ce poste, il y en a malgré tout quelques unes.

Tous les joueurs suivants pouvaient figurer à la fois comme arrière ou ailier mais on va les classer dans la seconde catégorie pour faire simple. On pense à Bud Stallworth (1969-72), un combo athlétique et puissant capable un jour de passer 50 pions à Missouri en 1972, année où il termine meilleur joueur de sa conférence. Aux one& done qui se sont succédés, Andrew Wiggins (2013-14), Kelly Oubre (2014-15), Josh Jackson (2016-17) sans véritablement laisser une empreinte mais en contribuant à l’un des 14 titres consécutifs de saison régulière de la Big XII, sans oublier un Wayne Selden (2013-16) ou encore un peu plus loin un Marcus Morris (2008-11) qui pouvait jouer aussi power.

Mais il n’y a pas photo, le meilleur ailier jamais passé par Kansas s’appelle bien Paul Pierce (1995-98), même s’il n’a jamais connu en 3 saisons les joies d’un Final Four, KU était pourtant ranké numéro un du pays en 1997 (avec un 22-0 inaugural). Il se rattrapera bien avec 3 titres de saison régulière et finira dans la First Team All America lors de son année junior, sa dernière en 1998.

Sur le plan du jeu Pierce avait une mentalité de scoreur mais également ancré en lui un fort instinct de compétition, et surtout la volonté farouche de s’améliorer au quotidien, ce que les américains appellent le ‘demeanor’. Celui qu’on ne surnommait pas encore ‘The Truth’ n’était pas un athlète hors normes mais possédait un physique bien tanké, surtout il compensait déjà par un solide QI basket, des déplacements intelligents, une gnaque défensive.

Même s’il était un shooteur encore irrégulier avec Kansas il possédait déjà une variété offensive, capable aussi bien d’opérer au périmètre que près du cercle grâce à son agressivité naturelle, un véritable slasher grâce à un excellent contrôle en l’air, mais aussi un joueur qui maitrisait déjà l’art du step back sur son tir. Bref un attaquant en devenir déjà assez complet doublé d’un défenseur féroce qui pouvait être assez lent de pied et exposé sur sa latéralité mais qui compensait par son sens du placement et des aides défensives.

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Ailier-fort: Danny Manning (2,08m, 104kg)

[College Basketball Hall of Fame]

Les Jayhawks ont connu de nombreux et brillants intérieurs au cours de leur histoire dans la catégorie qu’on nommait ‘ailier forts’. On reviendra sur le choix de Manning un peu plus tard mais penchons-nous un instant sur les autres potentiels candidats au poste.

Nick Collison (1999-2003) a été un grand serviteur des Jayhawks, finissant deuxième marqueur all-time de la fac derrière précisément Manning, il l’est d’ailleurs toujours, de même que son équipier de l’époque Drew Gooden (1999-2002) même s’il était plus souvent utilisé comme pivot. Plus loin on évoquera les noms de Bill Bridges (1958-61) ou encore de Dave Robisch (1968-71) deux solides défenseurs. Plus proche de nous des noms plus familiers, de Darrell Arthur (2006-08) en passant par Markieff Morris (2008-11), Thomas Robinson (2009-12) ou Perry Ellis (2012-16). On n’oubliera pas bien entendu Raef LaFrentz (1994-98) mais il entre dans le cadre du sixième homme, on y reviendra.

Donc Danny Manning.

Tout d’abord un pedigree universitaire impeccable, 3 fois meilleur joueur de sa conférence, 2 fois dans la First Team All America (1987, 88), une fois dans la Second Team (1986), meilleur joueur de l’année en 1988 (Naismith + Wooden) et bien sûr champion NCAA en 1988 sous les ordres d’un certain Larry Brown.

Penchons nous sur cette saison 1987-88. Kansas est à la peine cette année-là, la fac perd des matchs plus que de raison, 11 au total (5 en conférence), le plus grand nombre concédé par un futur vainqueur national au passage, elle va se sélectionner à l’arrache pour la Madness avec un seed #6 loin de garantir un parcours facile.

L’équipe est bien entendu articulée autour de Manning mais il est entouré de role players assez peu connus hormis le meneur-shooteur Kevin Pritchard, elle a en plus perdue sur blessure son pivot Marvin Branch en cours de saison. C’est donc une équipe de ‘gueux’, assez ordinaire par rapport à la concurrence qui se présente aux portes du tournoi, celle qu’on va appeler par la suite ‘Danny and The Miracles’ tant les seconds couteaux vont se sublimer autour de leur joueur emblématique.

Rien n’aurait été possible sans un Manning en lévitation durant tout le tournoi, il terminera avec une moyenne de 27.2 points, 9.3 rebonds, 2.3 contres et 2.0 interceptions, sortant au passage Kansas State (#4) en Elite Eight puis les favoris Duke (#2) et Oklahoma (#1) au Final Four, des armadas bien plus imposantes. Manning signe alors ce qui reste encore aujourd’hui comme l’une des plus grandes performances individuelles de l’histoire du tournoi, même si l’intéressé continue de louer la performance de ses équipiers plus de 30 ans après l’exploit.

C’était un Manning avec des genoux encore intacts, jouant sans arrière-pensée à 100%, pouvant shooter, passer, défendre, bref le joueur qui allait devenir Numéro Un de draft quelques semaines plus tard.

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Pivot: Wilt Chamberlain (2,16m /125kg)

[College Basketball Hall of Fame]

[Naismith Basketball Hall of Fame]

Il y a Wilt et les autres.

Oui et cela malgré la présence d’un Clyde Lovellette (1949-52), Hall of Famer lui aussi mais champion NCAA en 1952, chose que n’a pas réalisé le grand Wilt, la vie est parfois injuste pour ceux qui doivent partager le même poste que le ‘monstre’.

D’autres pivots ont parqué de leur empreinte leur passage à KU, de Walt Wesley (1963-66) héros malheureux d’une finale régionale perdue face à Texas El Paso en 1966, à Joel Embiid (2013-14) éphémère mais talentueux pivot à la progression météorique en seulement 28 matchs disputés, sans oublier les utiles Scot Pollard (1993-97), Sasha Kaun (2004-08) et Cole Aldrich (2007-10) les 2 derniers titrés en 2008. Comment ne pas aussi parler du ‘mythique’ Greg Ostertag (1991-95), ce béhémoth édenté au sourire aussi intimidant que sa grande carcasse sous le cercle.

Wilt donc.

Athlète hors norme, il a aussi tâté du ‘track&field’ avec un certain succès, sprint, poids, triple saut, hauteur, un véritable ‘decathlon man’ avant l’heure, tout semblait si facile pour ce géant lâché comme dans un jardin d’enfants sur un court de basket. Il était aussi rapide qu’endurant, un phénomène athlétique qui allait martyriser la concurrence qui usera de tous les moyens de l’époque pour tenter, en vain, de ne pas subir la domination de ce Goliath des raquettes, l’encercler à 3, s’accrocher à son short, et surtout arme ultime geler le temps encore le meilleur moyen trouvé pour limiter son influence sur le jeu (pour rappel l’horloge des 45 secondes ne sera introduite qu’en…1985-86).

Peine perdue, il sera l’un des joueurs les plus dominants de l’histoire du College (29.9 points, 18.3 rebonds) malgré le fait de ne pas avoir validé le moindre titre national. Il faut dire qu’entre-temps le coach qui avait justifié son choix de venir à Kansas lui le kid de Philly, le célèbre Phog Allen s’était retiré à 70 ans comme le règlement interne de l’université le stipulait, le laissant seul et en conflit avec son successeur, rempli d’amertume. Le jeu ne l’amusait plus, la tactique adverse qui consistait à geler la balle, les basses manœuvres qui le visaient systématiquement, les coups qui s’ensuivaient, il décida de passer pro sans honorer sa dernière année universitaire, mais déjà unanimement reconnu comme le meilleur basketteur de son temps, célèbre et bientôt riche.

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Sixth Man: Raef LaFrentz (2,11m / 108kg)

L’intérieur des Jayhawks sera choisi pour porter encore plus le fer dans la raquette et relayer soit Chamberlain soit Manning sans que le rendement de l’équipe en pâtisse réellement. Il ne faudrait pas oublier quel joueur a été Raef LaFrentz pour Kansas, sans doute le meilleur joueur de l’ère Roy Williams (1988-2003), devant même Paul Pierce, même si aucun titre n’est venu renforcer le palmarès de la fac durant cette période.

Sur le plan des accolades LaFrentz a été élu 2 fois First Team All American (1997, 98), 2 fois POY de la Big XII (1997, 98), il était deuxième scoreur All-Time de Kansas à la fin de son cursus (2,066pts) et aussi deuxième rebondeur (1,186) échouant à…1 rebond du record de Danny Manning, sachant qu’il avait manqué 9 matchs sur blessure cette saison-là. Pour finir durant son cursus de 4 ans les Jayhawks auront un bilan de 123-17, le meilleur sur une période de 4 ans toutes époques confondues, mais échoueront chaque année à la Madness, meilleur résultat un Elite Eight en 1997.

Il contractera même pour l’anecdote une police d’assurance de 2.7M$ pour retourner finir son cursus à Kansas alors que tout indiquait qu’il pouvait (déjà) être drafté dans le Top 3 en 1997, voulant ainsi se donner toutes les chances d’être choisi numéro un de draft (le privilège ira à…Michael Olowokandi) et accessoirement décrocher son diplôme de fin d’études et de jouer le titre national avec Kansas.

LaFrentz était un scoreur naturel pour un big, avec de bonnes mains et un bon petit tir mi-distance, il pouvait bien entendu jouer aux 2 postes intérieurs avec son physique assez imposant (2,11m, 108kg) mais le plus souvent il jouait ailier-fort, Scot Pollard occupant le poste de pivot. Il était mobile, il pouvait écarter une défense, c’était aussi un rebondeur naturel et un contreur décent, même si défensivement il pouvait laisser parfois à désirer, notamment sur son envie ou sa concentration, et rencontrer quelques problèmes par rapport à une certaine lenteur de pieds, ou de puissance face à de vrais intérieurs costauds. Mais faisant la paire avec Scot Pollard la raquette de KU était tout de même difficile d’accès.

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Coach: Phog Allen (1919-56)

[College Basketball Hall of Fame]

[Naismith Basketball Hall of Fame]

Il n’y a pas photo.

Larry Brown (1983-88) a bien remporté un titre, et quel titre, avec Kansas mais son passage est trop éphémère. Le règne de Roy Williams (1988-2003) est plus significatif mais il est vierge de titre national (2 finales perdues). Bill Self (2003- ?) sera sûrement un jour dans la course avec un titre national (2008) et le fait qu’il a remporté 14 fois le titre de saison régulière de la Big XII mais il est difficile de lutter contre une légende.

Forrest ‘Phog’ Allen (1919-56) était plus qu’un coach bien qu’il soit considéré comme l’inventeur du coaching moderne, c’était aussi un visionnaire, quelqu’un qui a assez vite cerné le potentiel du basketball comme vecteur populaire, et non plus un sport ou une pratique réservés à une élite d’étudiants. C’est ainsi qu’il a participé en même temps qu’il gagnait en popularité à ce qu’il devienne un sport olympique en 1936 (il gagnera l’or comme coach à Helsinki en 1952), il a également aidé à en développer les règles, à l’établissement d’un tournoi qui réunissait chaque année les meilleures équipes universitaires, la forme embryonnaire de la March Madness actuelle.

Certains disent qu’il a fait plus pour ce sport en 50 ans de carrière que quiconque dans l’histoire du basketball. On peut en débattre mais il mérite sa place au Mont Rushmore des personnes ayant contribué à développer et populariser ce sport.

On n’oubliera pas non plus qu’il fût un grand ostéopathe et que ses joueurs ont longtemps bénéficié de ses doigts magiques qui soulageaient bien des douleurs de dos, de genou, de cheville parait-il, là aussi un pionnier en la matière il y a presque un siècle.

Le coach.

Il a quasiment tout connu en plusieurs décennies de coaching, parfois en précédant les nouvelles règles, en tout cas en adaptant sa façon de coacher à travers leur perpétuelle évolution, il a été l’un des premiers par exemple à encourager le dribble, c’est dire si on remonte à loin.

Il a été l’un des premiers par exemple à utiliser une press tout-terrain mêlée à une défense de zone dans les années 30, certes embryonnaire, une fois seulement que son équipe marquait un panier et dans le repositionnement qui s’en suivait, et non pas comme cela s’est fait bien plus tard sur n’importe quelle situation de jeu, après un rebond ou un tir manqué.

A la fin de sa carrière, forcée, puisque le règlement interne à Kansas prévoyait qu’un coach ne pouvait pas exercer passé ses 70 ans, Phog Allen aura compilé 746 victoires (pour 264 défaites), ce qui constituait à l’époque le record all-time pour un coach. Il a aussi inspiré plusieurs de ses anciens joueurs devenus eux aussi à leur tour des coachs légendaires, d’Adolph Rupp (Kentucky) à Dean Smith (North Carolina) en passant par Ralph Miller (Oregon State).

Dans les chiffres il a gagné un titre national en 1952 (plus 2 autres finales) et 24 titres de conférence avec Kansas.


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SETON HALL


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Starting 5

G Bob Davies (1939-42)
G Nick Galis (1975-79)
F Arturas Karnishovas (1990-94)
F Mark Bryant (1984-88)
C Walter Dukes (1950-53)

Sixth Man

G/F Andrew Gaze (1988-89)

Coach

P.J Carlesimo (1982-94)


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Titre: 0
Final Four: 1
Tournoi: 13 participations


La fac de Newark dans le New Jersey a été l’une des dernières à avoir été repêchée pour participer à cet Ultimate Tournament. Bien qu’elle soit une fac historique, première saison en College en 1903-04, elle compte assez peu de participations au tournoi final, la première apparition date de 1988 date à partir de laquelle Seton Hall va progressivement s’affirmer sur le plan national.

Les Pirates avaient pourtant connu une première période dorée dans les années 40, l’équipe s’illustrait souvent à travers le NIT qui était à l’époque plus qu’une consolation au tournoi NCAA, mais une crédible et solide alternative vu la qualité des équipes engagées, Seton Hall finira même par l’emporter en 1953. Mais il s’en suivra un scandale de ‘point shaving’ au début des années 60 qui laissa la fac exsangue jusqu’à un premier revival dans les années 70 quand Seton Hall cessa d’être un programme indépendant (sans conférence) et fut admise au sein de la puissante Big East en 1979, un boost considérable pour l’université, y compris financier.

Il faudra attendre l’arrivée d’un coach emblématique tel que P.J Carlesimo et le déménagement permanent à la Meadowlands Arena où se produisaient les New Jersey Nets pour que la fac décolle enfin sur le plan national, la fin des années 80 marque vraiment le début du renouveau avec la participation au Final Four de 1989 comme point d’orgue.

Paradoxalement la fac compte pas mal de noms illustres par rapport à son faible palmarès, surtout d’un point de vue européen et FIBA, ce qui nous intéresse ici en particulier, on reviendra sur les noms qui ont marqué l’histoire de Seton Hall.

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Meneur: Bob Davies (1,85m / 79kg)

[College Basketball Hall of Fame]

[Naismith Basketball Hall of Fame]

Impossible de ne pas retenir son nom, Bob Davies (1939-42) fut l’un des premiers grands manieurs de balle de son époque, pas pour rien qu’il était surnommé le ‘Houdini de Harrisburg’, sa ville natale en Pennsylvanie.

Difficile de le vérifier mais on lui doit peut être l’invention du dribble dans le dos, il y a match avec Bob Cousy de ce point de vue, en tout cas il a été l’un des premiers à utiliser un arsenal de ‘tricks’ balle en main qui tranchait à son époque avec l’utilisation du dribble classique qui avait survécu jusque là. La foule se pressait au Madison Square Garden pour le voir effectuer ses numéros de magicien de la balle orange, dribble entre les jambes, dans le dos, passe à l’aveugle derrière lui, mais ce serait le réduire à cette seule habilité technique, même en avance sur son époque.

Bod Davies était aussi un meneur de jeu le plus altruiste possible, il ne scorait presque qu’en dernier recours tant il avait une mentalité de ‘passer first’, jamais sa moyenne à Seton Hall ne dépassa plus de 11 points, bien qu’il était un très bon shooteur. Il était également très rapide balle en main et sur ses déplacements, bref il a contribué à faire entrer le basketball dans une dimension nouvelle, lui et d’autres à son époque, c’est pourquoi on se devait de saluer ce joueur peut être méconnu du grand public mais authentique pionnier du jeu.

Durant ses 3 années passées à Seton Hall Bob Davies conduisit son équipe à un bilan de 55 victoires pour 5 défaites, terminant même la saison régulière 1939-40 avec un bilan immaculé de 19-0 mais en tant qu’indépendant la fac ne pouvait disputer le tournoi final (remporté cette année-là par Indiana).

Autres meneurs qui méritent une citation, Bobby Wanzer (1942-43 puis 1946-47), lui aussi Hall of Famer et connu pour sa grande réussite aux lancers-francs, Richie Regan (1950-53) qui amena la fac à son seul titre national à ce jour, le NIT en 1953, Dan Callandrillo (1978-82) élu meilleur joueur de la Big East en 1982, John Morton (1985-89) qui fût de l’équipe qui se qualifia pour le Final Four en 1989, Shaheen Holloway (1996-00) 3 fois élu dans le Cinq de la Big East, ou encore Isaiah Whitehead (2014-16) qui remporta le tournoi de conférence de la Big East en 2016, titre que la fac attendait depuis 1992.

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Arrière: Nick Galis (1,83m / 85kg)

[Naismith Basketball Hall of Fame]

[FIBA Basketball Hall of Fame]

Là il y a eu très gros match à ce poste, un dilemme et un cas d’école à lui seul.

D’un côté un joueur archi-référencé à travers le monde, le grec Nikos Galis, élu au panthéon mondial du basketball, double Hall of Famer (Naismith + FIBA), de l’autre Terry Dehere (1989-93), meilleur marqueur all-time de l’université (2,494 points), aussi considéré comme son meilleur shooteur (plus grand nombre de 3-pts, meilleur pourcentage à 3-pts sur une saison etc), maillot de la fac retiré (numéro 24)…WOT vous allez me dire, c’est une blague, on parle bien de l’un des meilleurs joueurs européens de tous les temps, face à un joueur connu des seuls spécialistes du College, ou des fans de son université, et encore les plus vieux d’entre eux.

Sauf que ce n’est pas si simple. Nick Galis (1975-79) qui ne s'appelait pas encore Nikos pour la légende (Nick était son prénom américanisé de fils d’immigrés grecs installés dans le New Jersey) n’est justement pas une si grande référence que ça de l’autre côté de l’Atlantique, c’est d’ailleurs intriguant de constater qu’il ne figure pas dans la plupart des sondages all-time de la fac, que ce soit parmi les suiveurs de Seton Hall, les spécialistes du College ou plus largement les fans, il n’a même pas son maillot retiré.

Alors que Terry Dehere jouit lui encore aujourd’hui d’une grande popularité et a laissé une certaine empreinte chez les fans, pas que dans le livre des records de la fac, facilité par le fait qu’il a joué à une époque plus récente que Galis, et même s’il n’a pas connu par la suite une grande carrière en NBA, doux euphémisme.

Si le dilemme existe c’est que l’un des deux ne fera pas parti de l’équipe all-time de la fac pour cet Ultimate Tournament, ils ont des profils trop semblables de scoreur-first et ne peuvent pas faire équipe ensemble, il faut les utiliser avec un vrai meneur, même si Galis était un passeur capable (3.8 passes de moyenne en College), moins Dehere. La solution aurait été de retenir l’un des deux comme Sixth Man mais là aussi une autre alternative s’est imposée.

Au final Nick Galis est retenu seul, notamment pour sa saison senior à Seton Hall où il tourna à 27.5 points, 3.9 passes, 3.5 rebonds, 2 steals, 57.6% au tir et 82.6% aux lancers, l’américano-grec était le roi du drive et de la finition en lay-up.

Il finira troisième marqueur cette année-là derrière un certain Lawrence Butler (Idaho State) et…Larry Bird (Indiana State), joueur de l’année et futur Celtics. Pour l’anecdote Galis aurait d’ailleurs pu le rejoindre à Boston mais il se blessera lors du training camp et abandonnera toute chance d’intégrer le roster des Celts.

On aurait pu aussi retenir Frank Saul (1942-43 puis 1946-49), premier joueur des Pirates à franchir le milestone des 1,000 points en carrière.

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Ailier: Arturas Karnishovas (2,06m / 103kg)

Premier joueur de l’ancienne URSS à avoir évolué en College, en ce sens Arturas Karnishovas (1990-94) est un pionnier, d’ailleurs c’est un autre joueur comme lui natif de Lituanie, Sarunas Marciulionis l’ancien pro de NBA qui est à l’origine de sa venue aux Etats-Unis et qui en a facilité la démarche en contactant lors des championnats du monde en 1990 le coach de Seton Hall de l’époque, P.J Carlesimo qui était assistant de la sélection américaine. Il faut dire que la Lituanie venait de déclarer son acte d’indépendance et les effets du dégel soviétique par rapport aux républiques baltes commençaient à se faire ressentir, c’était le parfait timing pour lui. On aurait aimé que la même chose fût possible pour Arvydas Sabonis quelques années plus tôt, imaginer le géant balte évoluer un jour en College aurait été une attraction majeure.

Dès sa première saison avec les Pirates, et sans quasiment parler anglais, Karnishovas va surmonter le choc culturel et s’installer dans l’équipe en devenant un starter inamovible à chacun des 33 matchs de Seton Hall (117 matchs joués au total). Son coach P.J Carlesimo aimait son côté glue guy, se battre au rebond, provoquer des deflections, c’est comme ça qu’il gagnera ses minutes avant d’avoir plus de responsabilités en attaque au fil de son cursus. Il finira ses 2 dernières saisons à 16.5 points de moyenne, c’était aussi un très bon shooteur de loin (184 treys à 41%), il sera récompensé par 2 sélections dans l’équipe-type de la Big East en 1993 et 1994.

Là aussi comme pour Nick Galis son nom ne revient pas très souvent quand il s’agit d’élire le Cinq all-time de Seton Hall, c’est sans doute un point de vue très américain, contrebalancé donc par un point de vue européen. A son poste d’ailier on peut quand même citer Adrian Griffin (1992-96) qui fut son successeur, élu 2 fois dans le 5 de la Big East, plus près de nous un joueur comme Fuquan Edwin (2010-14) élu dans la Defensive Team de la Big East en 2014, mais on peine à trouver des noms référencés, Seton Hall a surtout fabriqué des guards et des intérieurs de renom.

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Ailier-fort: Mark Bryant (2,06m / 110kg)

Mark Bryant était natif du New Jersey, normal pour ce ‘local boy’ d’opter à la fin de son lycée pour la fac locale de Seton Hall. Ce n’était pas un génie balle en main mais il avait déjà ce physique taillé pour la NBA, un parfait ‘bruiser’, un tabasseur des raquettes comme en raffolait le basket des années 80, et en particulier la rugueuse Big East. D’ailleurs ses modèles étaient des joueurs comme Charles Oakley ou Buck Williams.

Il fera parti de la première équipe du programme à se qualifier pour le tournoi final en 1988 en tournant à la moyenne de 20.5 points et 9.1 rebonds en senior, saison où il fût élu dans le premier Cinq de la Big East. Entre-temps Bryant était devenu un solide contributeur offensif avec toujours plus de responsabilités en attaque à chaque saison, il causait la plupart de ses ravages près du cercle et en récoltant un paquet de lancers, domaine où il s’était amélioré en convertissant près de 75% des siens sur son année senior. Bref un intérieur solide sans éclat particulier mais régulier et fiable dans ses performances, à l’image de la Big East qui regorgeait de ce type d’ailier-fort dur au mal; il pouvait aussi jouer pivot à l’occasion.

On évoquera sur son poste des joueurs tels que Anthony Avent (1988-91) son successeur au même poste, élu dans le premier 5 de la Big East en 1991, ou encore l'un des plus grands talents passé par Seton Hall et l’un des rares on&done qu’ait compté le programme, le trop éphémère Eddie Griffin (2000-01) qui tourna à l’effarante moyenne de 17.8 points, 10.8 points et 4.4 contres et qui fut logiquement nommé meilleur freshman de l’année 2001, un power dans tous les sens du terme, dommage qu’il n’eut pas eu un cursus plus long sinon le poste lui revenait d’office.

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Pivot: Walter Dukes (2,11m / 100kg)

Un des premiers pivots athlétiques et mobiles à avoir fait son apparition en College, il préfigure ainsi de quelques années l’arrivée d’un autre pivot encore plus grand et plus puissant, le futur Wilt Chamberlain. Surnommé assez vite ‘treetop’, la ‘cime de l’arbre’ en raison de sa taille, élevé par sa mère à Rochester dans l’état de New York il s’engagera en faveur de Seton Hall grâce au meneur Bob Davies qui joua de ses relations auprès de sa mère en tant que joueur des Rochester Royals en NBA à ce moment-là, et surtout ancien meneur de jeu des Pirates. Son intégration fût remarquable, autant sur le plan sportif que sur le plan social, Dukes était un étudiant impliqué dans la vie universitaire et ses cercles d’influence, Business Club, Interracial Council, Philosophy Circle etc.

Comme joueur il était un des premiers pivots de grande taille à posséder une souplesse et une élasticité de corps lui permettant d’éviter les contacts, de jouer avec ses adversaires en obtenant nombre de fautes, sur sa dernière saison en 1952-53 il se rendait près de 13 fois par match sur la ligne de réparation, convertissant près de 75% de ses lancers. Ses 734 rebonds la même saison en 1952-53 restent encore comme un record absolu non officiel, puisque la NCAA ne reconnait pas les performances établies avant 1973 comme records, considérant la faiblesse de certaines oppositions de l’époque du niveau de Division II, II voir même NAIA. Le flou est renforcé par le fait que Seton Hall était une fac indépendante à cette époque.

Bref ça ne l’empêche pas d’être l’un des rares joueurs à avoir bouclé une saison à plus de 20 points et 20 rebonds de moyenne cette année-là avec 26.1 points et 22.2 rebonds, même si son nom n’est jamais cité parmi les joueurs à plus de 20 points et 20 rebonds de moyenne sur une saison dans l’histoire officielle de la NCAA. Il est temps de réhabiliter Walter Dukes même s’il faut avouer que beaucoup de stats des années 50 et 60 apparaissent comme ‘cheatées’ aujourd’hui et qu’elles se doivent surement d’être relativisées. Parenthèse refermée. Rajoutons simplement qu’en cette saison 1952-53 bénie pour lui Dukes est élu dans la First Team All America, qu’il remporte aussi le NIT tout en étant nommé MVP du tournoi.

Sont aussi nommés à ce poste de pivot Glenn Mosley (1973-77) un power qui jouait au centre à l’époque, énorme rebondeur pour sa taille (2,03m) et qui tourna en 4 saisons à 17.4 points et 15.2 rebonds de moyenne, le grand pivot de 2,18m Luther Wright (1990-93) qui malheureusement fût rattrapé par la suite par une enfance douloureuse et une plongée dans les bas-fonds de la drogue, après avoir signé un contrat juteux à l’époque avec le Jazz d’Utah qu’il ne put assumer, très près de nous le puissant intérieur dominicain Angel Delgado (2014-18) qui en 4 saisons devint le meilleur rebondeur de l’histoire de la Big East en battant le record d’un certain Derrick Coleman de Syracuse avec 1455 unités, pour finir par l'haitien Samuel Dalembert (1999-01), joueur assez frustre mais excellent défenseur-contreur.

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Sixth Man: Andrew Gaze (2,01m / 95kg)

[FIBA Basketball Hall of Fame]

[One & Done]

Un cas particulier que de sélectionner l’arrière ou ailier australien, un des meilleurs sharpshooters de l’histoire hors NBA. Déjà il n’a effectué qu’une saison avec les Pirates de Seton Hall et sa venue en College à 23 ans fût sujet à bien des polémiques, c’est pourquoi il est intéressant ici de s’attarder sur sa seule saison universitaire, et quelle saison, peut être tout simplement un prétexte à en parler, étant peu enclin à sélectionner des one&done dans un contexte all-time.

Plus de 30 ans après avoir débarqué en College la polémique est toujours vivace, celle qui a entourée le premier véritable one&done de l’histoire. Quand la gâchette australienne décide de jouer une seule et unique saison en université de son fait, Seton Hall aurait bien voulu le décider pour deux années, les médias américains de l’époque commencent à s’enflammer et parlent à son sujet de mercenaire, d’usurpateur, d’homme de main, arguant de son âge déjà avancé (23 ans), du fait qu’il avait déjà participé à 2 Olympiades et qu’il jouait auparavant au sein d’une ligue semi-professionnelle en Australie. Sa réponse avait été de dire lors d’une conférence de presse d’avant-match, pressé de toutes parts qu’il était, ‘ce serait stupide de prétendre que je ne suis pas ici uniquement pour le basketball’, sous-entendu qu’il n’était absolument pas question d’argent en sous-main.

Andrew Gaze avait donc atterri à Seton Hall parce que 2 ans auparavant, en 1986, la sélection australienne était venue faire une tournée aux Etats-Unis pour y rencontrer des universités de la Big East, et qu’en l’espace d’une huitaine de jours le pistolero ‘aussie’ avait martyrisé ces équipes en signant à chaque fois des cartons de plus de 40 points face aux 4 facs affrontées, dont un fameux 46 points passé à Seton Hall, coaché par qui, P.J Carlesimo, qui s’empressa de contacter l’intéressé pour savoir si l’aventure universitaire le tentait. La Big East à l’époque était ‘The Place To Be’, la conférence en vue avec des facs telles que Georgetown, Syracuse ou St John’s, des stars à foison, bref le pouvoir d’attraction était grand.

Ce sera donc fait 2 ans plus tard, l’australien voulant au préalable disputer les JO de Séoul en 1988 et préparer cet événement au pays, il pouvait enfin débarquer en College. Les débuts furent timides, l’équipe était ‘tenue’ par 4 seniors et Gaze avait du mal à s’imposer dans le groupe, jusqu’à refuser de prendre des tirs, lui le shooteur naturel. La suite fût nettement meilleure, bien qu’agrémentée de hauts et de bas, Gaze disputa 37 de ses 38 matchs comme starter, et tourna au final à 13.6 points, 4.5 rebonds, 2.9 passes et 42.5% à 3pts en 32 minutes.

Surtout vint l’heure du tournoi final où Seton Hall joua les coupeurs de tête, battant tour à tour Indiana au Sweet 16, UNLV en Elite Eight (Gaze qui était un excellent défenseur limita la star adverse Stacey Augmon à 4 sur 12 au tir) et le Duke de Christian Laettner en demi-finale nationale au Final Four (avec 20 points de Gaze). La finale face à Michigan était ouverte, en face les Wolverines étaient emmenés par la star Glen Rice, mais le final donna lieu sans doute au coup de sifflet le plus polémique de l’histoire du College à 3 secondes de la fin de la prolongation qui accordait 2 lancers à Michigan alors que Seton Hall menait d’un point. Certains parlent encore aujourd’hui de vol caractérisé, d’autres d’avoir fait payer à Seton Hall justement le fait d’avoir engagé Andrew Gaze, on y revient toujours. Un certain Rumeal Robinson se chargea de convertir ses 2 lancers pour donner in-extrémis la victoire à Michigan. Andrew Gaze avait lui traversé cette finale comme un fantôme, 5 points à 1 sur 5 au tir, malgré avoir joué quasiment tout le match. L’histoire se terminait pour lui dans le tumulte d’une défaite provoquée par un coup de sifflet venu de nulle part.



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Coach: P.J Carlesimo (1982-94)

Carlesimo n’est sans doute pas le coach le plus victorieux de l’histoire de Seton Hall, loin de là, il ne présente qu’un pourcentage de victoires de 56.1% pour un bilan de 212-166, il faut dire que les premières saisons avaient été difficiles, mais c’est lui qui a définitivement mis la fac sur un plan national en lui offrant par exemple sa première qualification au tournoi final en 1988 et dans la foulée son unique Final Four en 1989, 2 saisons où il fût nommé meilleur coach de la Big East. Il qualifiera au total 6 fois sur ses 7 dernières saisons les Pirates pour March Madness.

Il dirigeait ses troupes un peu comme un tyran en étant très exigeant avec ses joueurs, le style de jeu très rugueux de la Big East ne supportait pas la moindre frilosité dans l’attitude, et il le faisait savoir à chacun. On l’a vu Carlesimo était aussi un recruteur assez atypique à son époque, n’hésitant pas à faire venir des joueurs étrangers du fait de sa connaissance du jeu FIBA en tant qu’assistant coach pour l’équipe des Etats-Unis, qui ne s’appelait pas encore Team USA. D’ailleurs il était l’un des assistants de Coach K. lors des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992 et de la ‘Dream Team’ qui fit tellement pour la renommée du basketball à travers le monde.

Le portrait qu’on a souvent dressé de lui est assez à charge, sans doute injuste, plus tard ses diverses expériences en NBA feront beaucoup pour cette mauvaise réputation de coach pouvant dépasser les limites autorisées avec ses joueurs, l’incident lors d’un entrainement des Warriors avec Latrell Sprewell aura fait quasiment le tour du monde, même à une époque qui n'était pas aussi médiatisée qu’aujourd’hui. Le coach maniaque du détail, le rat de gymnase, le gars en permanence sur votre dos à l’entrainement, ce travail au quotidien a tout de même payé à Seton Hall. Il a fait d’équipes disparates, souvent composées d’underdogs et de glue guys, des contenders à la fois dans la Big East et sur le plan national, certes sur une période assez courte, mais peut être est-ce la contrepartie de son style de coaching un peu éreintant pour tout le monde, et lui-même.

Le mot de la fin sur Carlesimo à Andrew Gaze: ‘ma perception initiale sur P.J a certainement changée, de quelqu’un de trop émotionnel et parfois abusif, à quelqu’un qui coachait avec passion. Une fois qu’on a tout dit de lui, en dehors de ma famille personne ne s’est jamais mieux préoccupé de moi que lui.’

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The Game

Kansas va se présenter d’entrée avec quasiment son équipe la plus forte, compte-tenu des restrictions (3 HoF max, 1 seul one&done), des avions de chasse à tous les postes et une raquette Manning-Chamberlain, soutenue par un LaFrentz, qui aura peu d’équivalent dans cet Ultimate Tournament. Que peut légitimement espérer Seton Hall face à cette armada des Jayhawks, malgré le fait de compter elle aussi dans ses rangs 3 Hall of Famers, tous assez atypiques.

Le débat, s’il y a, est posé.

Kansas va certainement chercher à dominer dans la peinture et s’appuyer sur ses 2 stars, Wilt Chamberlain en jouant sur son physique hors normes, Danny Manning peut être plus en technique et finesse, mais l’adversaire quoiqu’il arrive doit s’attendre à être exposé et souffrir à l’intérieur. Côté Pirates Walter Dukes est un pivot grand, longiligne et mobile mais il rend beaucoup de kilos à Chamberlain, près de 25, il risque de se faire enfoncer. Ce ne sera pas le cas du musculeux power Mark Bryant face à Manning mais ce dernier risque de le surpasser par sa technique en un-contre-un, voir sa plus grande mobilité dans les espaces. Si on ajoute Raef LaFrentz en sixième homme qui pourra prendre le relais d’un des 2 big, Seton Hall risque de tirer la langue.

Le matchup entre les ailiers peut par contre tourner en la faveur des Pirates, certes c’est Paul Pierce en face mais Arturas Kanishovas le domine en taille et est connu pour son travail de sape sur son adversaire, Seton Hall pourra bénéficier du relais d’Andrew Gaze qui ne donne pas non plus sa part aux chiens côté défense pour fatiguer encore plus le Paulo.

Enfin niveau backcourt ça peut être la Guerre des Etoiles, d’un côté un playmaker et manieur de ballon hors pair comme Bob Davies, dont on disait qu’il était tellement en avance sur son époque, les années 40, qu’il aurait pu sans problème jouer 3 ou 4 décennies plus tard sans paraitre ‘has been’; couplé à un shooteur-scoreur de la trempe de Nick Galis, souvent intenable, capable de prendre feu à tout moment et de partout. C’est très complémentaire malgré un manque de taille et de puissance face à la traction arrière de KU Jo Jo White-Kirk Hinrich qui eux se complètent également assez bien, entre un joueur plutôt altruiste et un autre plus shooteur.

On sent que Carlesimo va jouer sur le côté ‘underdog’ et rugueux de la Big East mais Phog Allen en a vu d’autres et va proposer un match basé lui aussi sur l’intensité physique et un harcèlement incessant. En tout cas du grand spectacle proposé des deux côtés.
Last edited by PistolPete44 on 21 May 2019, 06:01, edited 2 times in total.
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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by Garcy22 » 20 May 2019, 21:41

L'incident aux Warriors (de l'epoque) impliquant PJ Carlesimo etait avec Latrell Sprewell, pas Ron Artest...qui aurait aussi pu l'etrangler cela dit :)))
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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by Garcy22 » 20 May 2019, 21:42

Sinon, je decouvre l'anecdote avec Andrew Gaze: merci.

Victoire de Kansas facilement avec sa raquette en beton armé
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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by Sentenza » 20 May 2019, 22:12

Garcy22 wrote:
20 May 2019, 21:41
L'incident aux Warriors (de l'epoque) impliquant PJ Carlesimo etait avec Latrell Sprewell, pas Ron Artest...qui aurait aussi pu l'etrangler cela dit :)))
ron artest oui, mais metta world peace est incapable de toutes violences^^

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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by PistolPete44 » 21 May 2019, 00:05

Garcy22 wrote:
20 May 2019, 21:41
L'incident aux Warriors (de l'epoque) impliquant PJ Carlesimo etait avec Latrell Sprewell, pas Ron Artest...qui aurait aussi pu l'etrangler cela dit :)))
C'est tout à fait ça, c'est surement mon subconscient qui a parlé :mrgreen: parce que j'avais la photo de Sprewell devant moi en l'écrivant, je connaissais cette anecdote mais c'est Ron Artest/Metta World Peace qui est quand même ressorti :)))

Je vais corriger ça, merci de l'avoir signalé :)
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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by PistolPete44 » 21 May 2019, 14:07

Bon c'est bien parti pour qu'il n'y ait pas d'upset, le suspense ne va pas durer sur cette opposition, l'essentiel est d'avoir pu parler de Seton Hall :D

Next: peut être pas si évident que ça au deuxième regard, alors qu'au premier on penserait le contraire, teasing ::d
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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by Gugur » 21 May 2019, 17:42

Faudrait le dire à chaque article, mais encore bravo et merci, c'est juste une formidable source d'histoire.
TwentyFour Podcast : https://youtu.be/nVpmLtekcn8

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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by jujug » 21 May 2019, 17:46

PistolPete44 wrote:
21 May 2019, 14:07
Next: peut être pas si évident que ça au deuxième regard, alors qu'au premier on penserait le contraire, teasing ::d
Essaie un troisième regard ou consulte d'urgence un ophtalmo. :mrgreen:

Le teasing a ses limites quand même. :)
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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by nunu » 21 May 2019, 18:25

Du coup avec tes critere de selection de 3 HOF par université on pourra pas avoir l'équipe de dingue de UCLA ? Qui va etre sacrifié ?
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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by PistolPete44 » 21 May 2019, 20:46

nunu wrote:
21 May 2019, 18:25
Du coup avec tes critere de selection de 3 HOF par université on pourra pas avoir l'équipe de dingue de UCLA ? Qui va etre sacrifié ?
J'avoue que je me suis pas encore vraiment encore penché sur le cas UCLA mais il pourrait y avoir 1 ou 2 surprises au premier tour, des grands noms "sacrifiés" mis au repos en attendant les choses sérieuses, il ne faut pas se mentir on pourrait faire 3 cinq all-time qui tiennent tous la route avec le matos à disposition, donc de toute façon il y aura de la casse.

Avec la règle des 3 HoF c'est vrai que c'est chaud, pas forcément qu'à UCLA, surtout que certains postes sont vraiment loadés, d'autres moins, donc il faut essayer de panacher au mieux avec les non-HoF et voir les postes où on peut justement les mettre sans affaiblir le Cinq.
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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by Easy » 21 May 2019, 21:53

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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by nunu » 21 May 2019, 22:26

UCLA tu peux quand même faire un 5 Goodrich, Miller, Wilkes, Walton, Jabbar sans respecter la regle
Washington Mystics-BLMA

jujug

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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by jujug » 21 May 2019, 22:35

Easy wrote:
21 May 2019, 21:53
Ils ont quand même le joueur de collège ultime
Russel Westbrook ou Lonzo Ball? :mrgreen:
"Some people did not like this ceremonial style. But after all when you have to kill a man it costs nothing to be polite." (W. Churchill, déclaration de guerre au Japon, 8 décembre 1941).

Easy

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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by Easy » 22 May 2019, 05:17

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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by PistolPete44 » 22 May 2019, 06:46

nunu wrote:
21 May 2019, 22:26
UCLA tu peux quand même faire un 5 Goodrich, Miller, Wilkes, Walton, Jabbar sans respecter la regle
Goodrich malgré sa taille était un shooting guard et un scoreur donc déjà il entre en concurrence avec R.Miller (et d'autres), il faut quand même respecter un certain équilibre.

Pareil Jabbar/Walton, il y a peut être un HoF de trop.

De toute façon cette compo est illégale :mrgreen:
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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by opigucci » 19 June 2019, 08:46

A plus de confrontations :-s ?

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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by PistolPete44 » 19 June 2019, 10:21

Je n'ai qu'une vie, deux bras, les jours ne durent que 24 heures^^

J'ai bossé sur ma mock, la draft arrive, on verra après.
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Re: March Madness, The Ultimate Tournament

Post by Sentenza » 19 June 2019, 12:47

Et le top 200 de la prochaine saison? 😁 toi aussi tu en branle pas une

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