Pour la deuxième saison consécutive, les Suns sont sortis au premier tour des playoffs face aux Denver Nuggets. Sans avoir démérité pour autant, cette deuxième sortie précipitée des playoffs peut interroger sur l'équipe et la suite à donner à ce groupe pourtant talentueux. Retour sur la saison des Suns.
- Un trio solide
Troisième meilleur marqueur, quinzième meilleur rebondeur, Antoine Walker s'est affirmé comme l'un des tous meilleurs à son poste et une figure incontournable de la franchise à tel point que les rumeurs de transfert qui ont circulé à son sujet durant la saison semblent réellement désormais de la science-fiction. Neuvième meilleur passeur, joueur spectaculaire double mvp du rookie game, Steve Nash lui aussi a donné entière satisfaction de même que Michael Finley dans un rôle de SF all-around qui n'était pas le sien la saison dernière en la présence de Lamond Murray. Bref, hormis catastrophe lors des renouvellements de contrats, tous les voyants sont au vert de ce côté-ci de l'équipe, l'expérience acquise devant sans aucun doute contribuer encore à l'amélioration des performances les saisons à venir.
- Des rookies efficaces
Si l'on met de côté Scot Pollard arrivé en cours de saison, les rookies de cette saison ont plutôt bien rempli leur rôle.
Derek Anderson bombardé titulaire à l'arrière n'a pas été fébrile et n'a pas flanché au fil de la saison au point même d'être élu rookie du mois en avril. Joueur du rookie game et de la second NBA rookie team il réalise une saison pleine dans un rôle de joueur all-around dans l'ombre de Michael Finley. Probablement considéré par le GM comme un joueur de transition en attendant un recrutement plus clinquant, Anderson va sérieusement poser question la saison prochaine car il mérite certainement de conserver sa place de titulaire avec ses performances. Austin Croshere quant à lui a été plus discret en sortie de banc mais n'a pas démérité non plus. Ailier atypique tout à fait adapté à remplacer Antoine Walker, il s'est avéré une arme efficace en attaque en étant très régulier, notamment à 3 pts. Lui aussi a sans aucun doute gagné définitivement sa place dans la rotation, c'est une certitude.
- Un pivot qui ne tourne pas rond
C'est le point noir de cette saison et peut-être même la raison majeure de la défaite en playoffs. L'échange de Dale Davis contre Scot Pollard pour rajeunir l'effectif semblait une bonne idée. Dale était certes un joueur besogneux et efficace mais les perspectives d'avenir dans l'équipe étaient réduites et il était peu probable que la franchise puisse franchir un palier en le conservant. Recruter un pivot à fort potentiel à la place ne pouvait donc être qu'une bonne chose. Malheureusement, Scot Pollard n'a joué que 13 matchs avec l'équipe, enchaînant les blessures au point même de ne pas pouvoir jouer les playoffs. Et comme Samaki Walker, son remplaçant s'est retrouvé lui aussi blessé au même moment, cela est devenu mission impossible pour Pervis Ellison et Andrew Lang de contenir un joueur comme David Robinson. Alors, un duo Scot Pollard/ Samaki Walker aurait-il mieux tenu Robinson? Peut-être. Au point de gagner? On ne le sait pas et c'est bien le problème. Être éliminé n'est pas grave en soi mais repartir sur une saison décisive pour l'équipe avec tant d'incertitudes sur un poste est vraiment problématique. Reste à savoir si le FO des Suns va faire confiance à Pollard ou bien chercher une autre solution mais dans tous les cas, l'équipe n'aura aucune certitudes avant la saison prochaine. Dans tous les cas, la situation qui oblige Antoine Walker à se démultiplier au rebond et en défense n'est pas viable à long terme et ne peut q'être dommageable à l'équipe à long terme.
- Le banc: du bon et du moins bon
On l'a déjà dit, le banc a été fortement mis à contribution sur le poste de pivot et ne s'en est pas si mal sorti, malgré les limites évoquées en playoffs. Samaki Walker, Pervis Ellison, Andrew Lang, sans être brillants ont pallié correctement les nombreuses absences de Scot Pollard. De la même manière que Croshere a assuré un remplacement efficace de Walker et Finley à l'aile. A l'arrière, c'est moins bon. Chapman et Johnson restent de bons joueurs, capables de bien jouer a basket mais le décalage entre eux et le reste de l'équipe semble tout de même de plus en plus fort. Les autres joueurs ont eu un rôle mineur et ne sont plus sous contrat.
- Une tactique remise en cause?
Les Suns sont une équipe plaisante à voir jouer qui pratique un basket très offensif. Et cela leur réussit plutôt bien en saison régulière puisque le bilan de cette saison (50-32) est meilleur que celui de la saison dernière (45-37). Mais est-ce suffisant en playoffs? L'expérience semble montrer que non, reste à savoir si le coach et les joueurs sont en mesure de changer de façon de jouer car passer d'une équipe offensive à une équipe plus défensive nécessite les joueurs pour le faire. Les recrutements de l'été nous donneront sûrement des indications supplémentaires.