CLASSEMENT ALL TIME, 10 ANS DE SIMU 24s, POUR LA POSTERITE (4/10)
Historique on vous dit !!! 10 ans de simu déjà, 10 années qui ont vu le Jazz, les Lakers, le Heat, les Nuggets, les Knicks et les Spurs remporter un titre (ou plusieurs). 10 années qui ont également vu de superbes équipes marquer la ligue, des coaches affirmer leur style et des GM soutenir leur vision à court, moyen ou long terme. Certains ont été débarqués, d’autres ont pris une retraite (parfois temporaire) bien méritée tandis que certains continuent de jouir d’une confiance absolue malgré des échecs retentissants et aucun titre (la majorité en fin de compte)
Mais finalement, on ne parle jamais plus que de ce qui fait l’essentiel de cette ligue: les joueurs !!
Le basketball en impose 5 sur le parquet par équipe, 5 avec des caractéristiques techniques bien précises et des responsabilités définies. Comment les classer, leur rendre hommage et justice ? Comment définir la position du rôle player multiple champion face à celui qui collectionne les récompenses individuelles et qui aura marché sur ses adversaires sans pour autant obtenir le titre suprême ? *
C’est la tache extrêmement difficile que nous nous avons accepté de réaliser, non sans crainte, mais également avec beaucoup d’excitation et de passion.
Si votre joueur n’est pas à la place qu’il mérite selon vous, tant mieux, cela donnera lieu à des débats (et non ébats !!). Soyez certains en tout cas que nous avons tout fait pour n’oublier personne, que chacun puisse être cité, que chaque équipe marquante soit alors référencée dans cet article. Car les joueurs représentent la Ligue oui, mais ils représentent surtout leur équipe, leur franchise et leurs fans.
Pour les 10 ans, c’est donc … et non pas 10, pas 12 mais 16 équipes all-time. Ne nous demandez pas le rapport il n’y en a aucun si ce n’est la passion qui nous fait vibrer. Oui on est comme ca nous, on est fou. On est fou de NBA. On est fou de vous tout simplement.
16 équipes pour 10 articles, 2 articles pour chaque poste, publication après publication. 10 articles pour les 10 ans.
Aujourd’hui les arrières en lumière, 2e partie !!
* Les stats sont arrêtées à la date du 20/04/2007, juste avant le début des PO
8e place:
MICHAEL REDD (35.9 min / 24.9 points / 4.9 rebonds / 2.8 passes / 1 steals)
Sur la dernière décennie, si on pense au profil « d’arrière scoreur », difficile de trouver plus emblématique que Michael Redd. De 22 à 28 points par match suivant les saisons, 5 rebonds de moyenne avec et près de 3 passes c’est du très sérieux qu’on propose ici. Mi distance, longue distance, près du cercle, en suspension, pied au plancher, après drive, en catch and shoot, sur pick and roll ou en isolation … le menu est complet et varié, et Redd vous servira ça bien chaud, spécialité maison. Et le contexte alors ? Peu lui importe. Drafté par les Cavaliers en tant que premier pick dans la faible draft 2000, il y reste 4 ans. D’abord dans une équipe à la dérive, où autour des vétérans Shandon Anderson et surtout Michael Jordan, dont l’aura et l’approche du jeu déteint sur lui. Déjà go to guy, de l’équipe, la deuxième saison est toujours aussi mauvaise et Redd est pour le moment condamné à jouer dans les bas fonds de la Ligue. Mais le GM a des projets, et la 3e année de Redd à Cleveland est la bonne. Jalen Rose, Eddie Jones, Terrell Brandon et le jeune Tyson Chandler débarquent dans l’Ohio. La franchise change de cap et de dimension, ajoutent 31 victoires de plus et s’imposent à la 4e place de la conférence. Redd est toujours le meilleur scoreur de l’équipe et son trio avec Jones et Rose atteint les 70 points de moyenne. Redd finit All League second team et surtout meilleur marqueur de la saison. Cleveland tient enfin son joueur du futur. Sauf que Cleveland est une équipe bancale et déséquilibrée, et face à de surprenants Nets, elle se fait sortir au premier tour après avoir remporté le premier match. Manque d’expérience ? Manque de vécu ? Manque de banc ? Manque d’inspiration tactique ? Surement un peu de tout ça…
Cleveland se lance dans la bataille et continue de se renforcer. L’année suivante confirme la précédente, et Cleveland atteint cette fois la finale de Conférence, battus par des Knicks futurs champions. Pourtant il est transféré à la surprise générale aux Suns, et goûte à la conférence Ouest, le temps de gagner une Third Team. A peine un an plus tard, et le voilà revenu à l’Est chez des Pistons qui se cherchent un ailier pour compléter la traction arrière historique. Revenu dans une équipe compétitive, l’expérience demeure mitigée. Redd continue de faire ce pourquoi il a été créé : Marquer. Cependant il manque de taille et sa défense trop permissive (ajoutée à celle d’Hamilton) amène un trop grand déséquilibre aux Pistons. Le début catastrophique de Detroit cette année entérine complètement l’expérience, et Redd est envoyé au Jazz. Grand bien lui fasse, puisqu’il arrive dans une équipe en plein retour sur le devant de la scène, lui qui connaît bien ce schéma. Déjà blessé la saison dernière (puis en PO) avec Détroit, il a de nouveau connu une grosse blessure cette fin de saison. Des questions entourent sa viabilité mais son apport sur le parquet demeure certain. Parti pour intégrer le classement All time du scoring de la Ligue, il est définitivement l’un des marqueurs les plus prolifiques et réguliers de la décennie. Et il n’a que 27 ans …
Palmarès :
- 3 x All Star Cavaliers 2001, 2003 / Suns 2004
- 1 x Scoring Leader Cavaliers 2002
- 1 x All League Second Team Cavaliers 2002
- 1 x All League Third Team Suns 2003
- 1 x Finale de Conférence Cavaliers 2003
7e place :
MICHAEL JORDAN (35.1 min / 26.7 points / 5.7 rebonds / 4.5 passes / 2 steals)
Et bien vous l’auriez presque oublié, honte à vous !! Son altesse, meilleur joueur de l’histoire du basket, joueur magnifique et compétiteur hors pair. Après son historique triplé, avec les Bulls, sa royauté décide en avoir suffisamment fait et s’en va prendre sa retraite, du basket uniquement puisqu’il repart à sa passion d’enfance, le baseball. Loin d’être aussi dominant, il profite cependant de cette parenthèse tout en restant malgré tout proche du basket, donnant quelques leçons quand il se décide à revenir au centre d’entrainement de Chicago. En 1995 il revient à la compétition. Le temps de jouer la fin de saison et de montrer qu’il n’a rien perdu de sa superbe, il engage les PO mais se fait sortir en 7 manches par des Knicks arracheurs de dents. Qu’à cela ne tienne, avec une bonne préparation il remporte le titre l’année suivante offrant à Chicago un 4e titre. Un sacré exploit. En 1996 il veut faire le back to back, avec les historiques de l’équipe Harper, Pippen, Kukoc, Rodman mais également le renfort de Dino Radja. Si la saison régulière se déroule sans véritable accroc avec une 3e place de conférence, les Play offs s’engagent et déjà les Bulls ne dominent plus autant. Face à Philadelphie, ils ont besoin de 5 matchs pour passer après avoir été mené 2-1. Le gamin Iverson est déjà à deux doigts de sortir sa majesté, et si la jeunesse n’arrive pas à l’écarter, c’est finalement des Pacers 7e de conférence qui explosent les Bulls. Et qui de mieux que son ennemi de toujours Reggie Miller pour enfin prendre sa revanche sur le joueur le plus dominant de l’histoire. Si Chicago fracasse Indiana au premier match, les Pacers réduiront dès lors les espaces et étoufferont complètement des Bulls incapables de répondre au défi tactique d’une équipe ayant gagné 14 matchs de moins qu’eux en SR.
Jordan se consolera alors avec une main mise sur les trophées individuels : un titre de MVP, une élection en First team de l’année et un titre de meilleur scoreur. Une bien maigre consolation pour un joueur habitué depuis plusieurs années à ne rien laisser à ses adversaires. Mais en une année, il aura réussi à poser son empreinte sur la décennie. Du coté des Bulls c’est la soupe à la grimace et le GM de l'époque réalise le rêve de son prédécesseur Jerry Krause en cassant l’équipe historique. Pippen et Rodman sont transférés à Seattle. Michael n’y croit plus et choisit de signer en tant qu’agent libre à Orlando, porté par le projet de Daiv, autour d’un trio de rêve avec Penny et Olajuwon. Echec complet et tué dans l’œuf 6 mois plus tard, Jordan est tradé à Toronto au Canada. Remonté comme un coucou et décidé à prouver qu’il n’est pas un joueur finit, il se multiplie sur le terrain à 35 ans et Toronto arrive jusqu’en finale NBA. Sauf que la franchise canadienne tombe sur une équipe de de Los Angeles redoutable et la série se transforme alors en passation de pouvoir entre Jordan et un jeune Kobe Bryant qui semble être sa réincarnation. Autour du Shaq de gala et de role players dévoués et talentueux comme Eddie Jones et Donyell Marshall, Toronto ne trouve pas de solution. Fin de saison. La suivante n’aura rien de bien convaincante entre absence de PO, première pour Jordan depuis le début de sa carrière dans la Ligue, et blessure qui lui font manquer quasiment la moitié de la saison. Le lien est cassé. Milwaukee est en pleine ascension et monte une équipe pour le titre. Ils envoient alors Eric Williams et Rick Fox pour récupérer le contrat record de MJ. Si les Bucks font une saison intéressante, et que Jordan retrouve alors les PO, c’est à nouveau une sortie de route prématurée qu’il subit face aux Spurs, 7e de conférence, lui rappelant alors de très mauvais souvenirs. Si l’esprit féroce de compétition de Jordan le pousseront à continuer à jouer jusqu’à ses 39 ans dans des équipes de fin de tableau, d’abord à Cleveland puis à Miami pour une belle retraite passée entre transat et centre d’entrainement, il aura assurément laissé son héritage sur la Ligue. On aurait aimé le voir faire toute sa carrière aux Bulls ou peut être le voir arrêter avant que cela ne dégénère, mais entre appétit financier (il fallait voir la taille de son contrat à 39 ans) et plaisir du défi, le joueur n’aura pas su gérer sa fin de carrière aussi bien que son ascension exceptionnelle. Pas grave Mike, tu nous auras bien régalé. A quand une petite partie de golf sinon ? Comment, tu veux parier ??
Palmarès :
- 1 x All Star 1996
- 1 x All League First Team Bulls 1996
- 1 x Scoring Leader Bulls 1996
- 1 x MVP Bulls 1996
- 1 x Finale NBA Raptors 1997
6e place :
MANU GINOBILI (28 min / 14.7 points / 4 rebonds / 4.3 passes / 1.8 steals)
Nous sommes le 26 Juin 2002, 2h du matin heure française, la draft est sur le point de débuter. Un rendez vous annuel immanquable pour tout passionné de basket. Et des passionnés des Lakers il y en a. Etonnamment, ils sont d’ailleurs déjà devant leur écran alors qu’il sortent de plusieurs années de domination et d’une finale de Conférence la saison qui précède. En effet, les Lakers ont obtenu le premier pick de la draft en échange de leur arrière à tout faire, Eddie Jones. Si la draft présente plusieurs joueurs intéressants, il y en a bien deux qui sont sur toutes les lèvres pour être appelés en premier : Amare Stoudemire et Yao Ming. Pourtant, nombreux sont ceux qui pensent que les Lakers devraient foncer sur un arrière ou ailier afin de compenser la perte de Jones, surtout si on l’additionne au départ d’un certain Kobe Bryant quelques années plus tôt. A l’appel, les Lakers ne se feront pas prier, ils sélectionnent le géant Yao Ming, pour faire la raquette « du futur » dixit Kcnarf. Attiré par le potentiel marketing du marché chinois ? Par la taille exceptionnelle du pivot ? Ou peut être ce choix est il fait pour contenter un Shaq qui se plairait à montrer qu’il peut jouer ailier fort et être plus qu’un gros Babar sous la raquette ? Pour autant, l’expérience s’avèrera catastrophique et anticipera la chute du GM malgré des années fastes.
Mais pourquoi cette introduction ? Parce que celle ci est fortement liée à une autre histoire. Celle d’un argentin venu du championnat italien, à qui rien ne disposait un tel succès dans la ligue (Physique quelconque, âgé pour un rookie). Si le Heat ne se fait pas prier pour se jeter sur Stoudemire (qui confirmera son énorme potentiel en dominant en Floride, d’abord à Miami puis à Orlando avant de filer à quelques kilomètres de là, du coté de Charlotte), les Spurs sont les suivants sur la liste. Etonnamment encore une fois mais l’équipe a récupéré le choix de draft en échange de deux premiers tours prochains en 2003 et 2005 (un des nombreux coups de génie de l’ancien GM des Sixers). Détroit n’a d’yeux que pour Manu et rêve de l’attirer dans le Michigan. Manque de chance pour eux, Alexis a d’autres plans pour sa franchise et n’hésite aucunement à le faire venir dans le Texas. Un véritable mariage d’amour comme de raison. « Gino », déjà expérimenté par ses années en Europe, a bien 26 ans, mais cela convient parfaitement à une équipe de San Antonio qui a besoin de gagner vite et de progresser. Et depuis son arrivée, San Antonio c’est deux finales de conférence, une finale NBA et un titre. Comment mieux définir un choix idéal. Placé en second de Dirk Nowitzki, la connexion internationale bat son plein dans le Texas. Manu assure avec brio entre jeu offensif ultra smooth, capacité à faire briller les autres, implication au rebond et belles dispositions défensives. Sans grande capacité physique, il montre qu’il est bien possible de dominer au poste 2/3 et de tenir la dragée haute des meilleurs ailiers de la ligue. Trop grand pour les arrières, trop malins pour les ailiers, il n’est pas intéressé par ses statistiques individuelles. Ce qu’il veut, c’est gagner avant tout. 15-4-4 de moyenne mais un complément idéal à Dirk tout en étant une pièce centrale du jeu des Spurs. Pas si loin du fameux 50-40-90 depuis son arrivée dans la Ligue, Ginobili impressionne et collectionne les réussites collectives avec sa franchise mais n’est pas non plus en reste pour les récompenses individuelles. Un juste retour malgré ses statistiques peu ronflantes mais au combien précieuses pour une franchise qui domine depuis tant d’années … depuis son arrivée en fait. Nul doute qu’il pourrait être un franchise player extraordinaire dans n’importe quelle équipe de la Ligue (Détroit par exemple...) mais lui se plait à évoluer et dominer dans cette équipe. A déjà 29 ans, il a bien rattrapé le temps « perdu » en tout juste 5 années, et reste le seul joueur des drafts 2000’s à pouvoir regarder Lebron dans les yeux, peut être pas d’un point de vue d’impact individuel mais Gino prend le choix collectif et probablement que le King en ferait de même si il lui était possible de changer. D’ailleurs ce serait pas mal comme duel en finale de conférence cette année, vous en pensez quoi ?
Palmarès :
- 2 x All Star Spurs 2005, 2006
- 2 x Finale Conférence Spurs 2002, 2003
- 1 x Finale NBA Spurs 2004
- 1 x Titre Champion Spurs 2005
- 1 x All League Second Team Spurs 2006
- 1 x All Defensive Second Team Spurs 2006
5e place :
KERRY KITTLES (34.3 min / 15.9 points / 4.6 rebonds / 2.9 passes / 1.8 steals)
Comment être aussi fort, aussi complet, aussi victorieux et aussi discret en même temps ? Quand on pense à un arrière dominant, on est loin d’avoir Kittles comme première référence et pourtant le joueur issu de Villanova pose de sacrées références. D’un point de vue individuel, sa seule sélection All Star en 2000 est loin de lui rendre justice. Il lui aura fallu être la figure de proue de sa franchise, les Aces de Vegas (anciennement Vancouver Grizzlies) avec 25.4 points, 5.6 rebonds et 3.8 passes pour avoir son ticket. Pourtant ses autres années qu’elles soient aux Clippers, la franchise qui l’aura drafté, ou aux Aces sont d’excellentes facture et certains joueurs auront eu droit au match des étoiles pour moins que cela. Arrière longiligne de la tête (surtout) aux pieds, il combine de belles aptitudes offensives entre shoot et slashing et une intensité défensive record, au point de collecter trois nominations en All Defensive First Team et deux nominations en All Defensive Seconde Team. Un exemple à ce niveau. La carrière de Kittles est digne d’une story telling adaptable au grand écran. Comme dit plus haut, il débute aux Clippers, dans une franchise moribonde et si lui s’impose dès sa première année avec 18 points de moyenne, son équipe ne décolle pas. 3 ans passé en Californie avant d’arriver à la toute nouvelle franchise Las Vegas pour former un super duo avec le prodige McGrady. Pas mal, mais pas convaincant non plus. Les deux premières années amènent l’équipe en PO mais c’est chaque année une élimination au premier tour malgré le talent du binôme et l’énorme saison individuelle de Kerry. Les Aces se heurtent à un mur quand ils jouent les PO, à l’image de leur joueur vedette T-Mac. Pire, les années suivantes sont des déceptions majeures avec des années sans PlayOffs et le départ de McGrady à Atlanta. La franchise ne réussit pas et finalement explose complètement. L’équipe est démantelée, la Ligue décide de la faire disparaître et Kittles se retrouve sur le marché comme agent libre. Le Heat lui offre alors le meilleur contrat, mais personne n’est dupe sur les projets de son GM Dav’z qui souhaite viser la draft historique. Après avoir fait venir le Shaq, NY se place et envoie son joueur emblématique Allan Houston avec le first pick de … Houston (ca ne s’invente pas !) pour s’attacher les services de l’ancien joueur des Aces. Bingo, Kittles représente la dernière pièce du puzzle pour les Knicks qui complètent enfin leur effectif. La défense de Kittles change la donne complètement tout en écartant le jeu, profitant aux deux baobabs de la raquette, Shaq et Duncan. Un succès qui, après les récompenses individuelles glanées précedemment, offre enfin la gagne collective avec un back to back historique. Kittles aura donc, discrètement, mais toujours en étant convaincant, progressé au fil des ans en gagnant toujours plus de reconnaissance individuelle jusqu’à finalement le trophée ultime. Bien plus représentatif finalement du joueur d’équipe formidable qu’il est, et de quoi asseoir donc son extraordinaire parcours.
Palmarès :
- 2 x All Defensive Second Team Clippers 1998 / Aces 2001
- 3 x All Defensive First Team Aces 2000, 2002 / Knicks 2004
- 1 x All League First Team Aces 2000
- 1 x All Star Aces 2000
- 2 x Titre Champion Knicks 2003, 2004
4e place :
ANTHONY PARKER (29.8 min / 15.1 points / 4.1 rebonds / 2.9 passes / 1.5 steals)
Hornets, Nuggets, Mavericks, Bulls… vous pouvez mettre Anthony Parker dans n’importe quelle franchise qu’il assurera réussite collective et performance individuelle quoi qu’il arrive. Un compétiteur maladif qui n’a rien d’autre que la victoire en ligne de mire. Probablement le meilleur shooteur de la décennie (en concurrence avec un copain un peu plus haut), Anthony Parker est drafté en 1997 par les Warriors. Malgré une saison convaincante à 12.6 points comme titulaire, Golden State n’est pas convaincu par son groupe et surtout souhaite faire de la place à son jeune rookie Vince Carter. Le Jazz récupère le joueur mais, manque de flair, le renvoie directement ensuite à Charlotte qui l’installe comme une pièce importante du dispositif. Et Parker va dès lors progresser avec sa franchise. En 2000 c’est la confirmation : 18 points de moyenne et une finale NBA au sein d’une franchise au roster réduit mais extrêmement condensé en talent et expérience. Parker en est un maillon essentiel.
Pourtant Charlotte souffre dans la raquette et choisit d’échanger son shooteur contre la tour de contrôle Shawn Bradley. Un choix du board des Hornets compréhensible, et surtout une décision salvatrice pour des Nuggets en plein renouveau et décidée à être une franchise qui compte dans les prochaines années. Un doux euphémisme au regard des résultats futurs puisque ce n’est pas un mais deux titres de champions que Parker collectera dans le Colorado. On vous l’a dit, avoir Parker, c’est être assuré d’être compétitif au plus haut point d’autant plus qu’il progresse chaque année en même temps que sa franchise. Les pourcentages de réussite se font toujours plus précis, et son shoot à 3 points est d’une pureté rare au point d’en faire l’un des meilleurs shooteurs de l’histoire. Ayant récemment dépassé Reggie Miller au classement et toujours derrière un certain Jésus au classement des shooteurs à 3 points, il en est pourtant le leader incontesté en termes de réussite (45.4% en carrière). Dallas a bien compris le type de joueur qu’il représente et profite de la « deconstruction » des Nuggets pour le faire venir dans le Texas. Et comme par magie, l’équipe progresse (encore), au point d’être un favori de la Ligue. Un second tour en 2004 pour se mettre en jambe et en 2005 c’est un joueur qui marche véritablement sur l’eau que nous voyons sur le parquet : Une saison historique pour les Mavericks qui finissent sur le toit de la Ligue avec 70 victoires, un Parker enfin All Star et une nomination dans la Third Team. Mais les Mavericks s’effondrent alors en finale face aux Spurs et subissent un véritable coup d’arrêt. Traumatisés, les Mavericks voient alors le GM de l’époque s’en aller et recrute un tout jeune rookie à la tête du board, Pop, qui après avoir offert le contrat maximum à Parker décide 5 mois plus tard de l’échanger dans un blockbuster trade afin de récupérer la superstar et MVP en titre Ray Allen.
Pas déçu pour autant, Anthony Parker sait bien qu’il s’agit juste d’un business. Auréolé de distinctions individuelles et collective et avec un beau contrat maximum sous le coude, quoi de mieux que d’aller chez les Bulls pour former un big 3 avec Elton Brand et Jason Terry. Le changement d’employeur n’est pas pour déranger le shooteur qui se fond parfaitement dans le schéma up tempo et offensif de Chicago. Décalé à l’aile, son rendement faiblit du au partage des responsabilités mais le sérieux et la constance restent de mise. Une nouvelle finale de conférence atteinte l’année dernière, malgré la trentaine bien passée, Parker continue de produire et il le fait toujours bien. Actuellement dans une nouvelle année faste en termes de victoires, il est venu aux Bulls afin de permettre à la franchise de franchir enfin ce cap après 3 finales de conférence perdues au cours des 5 dernières saisons. Et connaissant le bonhomme on sait que question persévérance, il en connaît un large rayon.
Palmarès:
- 1 x Finale NBA Hornet 2000
- 2 x Titre Champion Nuggets 2001, 2002
- 1 x All Star Mavericks 2004
- 1 x All League Third Team Mavericks 2004
- 2 x Finale Conférence Mavericks 2004 / Bulls 2005
- 1 x All Defensive Second Team Bulls 2006
3e place :
EDDIE JONES (31.9 min / 16.2 points / 4.6 rebonds / 3.5 passes / 1.8 steals)
Les Lakers devaient avoir Kobe Bryant. Ils ont finalement eu Eddie Jones et franchement ils n’auront pas tant perdu au change.
Mais déjà, trouve t’on aujourd’hui un joueur aussi fort qu’Eddie Jone à son âge ? Un monstre de durabilité et de justesse de jeu comme on en fait peu dans la Ligue, au point d’être encore aujourd’hui dans la rotation d’une équipe en course pour le titre. Et des titres il en un petit paquet d’ailleurs, il en connaît bien le chemin.
Mais commençons par le début puisque Eddie Jones arrive chez les Lakers en 1994. Personne ne le sait à l’époque mais il y restera 8 saisons. Titulaire inamovible dès son arrivée, on a pourtant des doutes concernant sa permanence chez les Purple & Gold à la draft du jeune talent venu de Philadelphie, Kobe Bryant, en 1996. Profil plus flashy, capacités physiques bien au dessus de la moyenne, Kobe est fait pour être une star, il en a pleinement les atouts. Mais Eddie Jones est un joueur de complément idéal et les Lakers disposent déjà d’un male alpha, le Shaq. Kobe Bryant s’agace chaque année, d’abord pour ses allers et retours entre le cinq majeur et le banc, puis à propos de son positionnement. Il veut jouer arrière, poste qu’Eddie, sans piper un mot, garde au fil des matchs. Avec le Shaq, l’ambiance n’est pas au beau fixe puisque le jeune Kobe cherche à imposer sa loi. Le plus expérimenté Jones ne dit toujours rien et continue de faire le travail. Sa relation avec le Shaq est des plus complémentaires, lui qui sait parfaitement se placer dans un rôle de lieutenant. Finalement, Eddie Jones gagne son duel à distance et Kobe Bryant, qui peine à trouver sa (considérable) place dans l’effectif, est échangé en janvier 2000 contre Vince Carter dans le deal le plus dingue de la décennie très probablement. Carter jouant à l’aile, Jones s’adaptant parfaitement en 3e larron derrière Vince et le Big Cactus, les Lakers dominent comme jamais. Véritable rouleau compresseur, ils enchainent les succès et glanent donc 2 titres d’affilé. Oui car du coté de Jones c’est déjà le 3e du coup, quand il n’arrive pas en finale de Conférence ou finale NBA. Malgré les lubies de son GM de l’époque et les décisions parfois étranges qui ont émaillé la fin du mandat de Kcnarf senior, Jones, aka la moustache la plus sexy de la NBA, confirme chaque année son profil all around à l’arrière. Complet en attaque, redoutable en défense, il est ce joueur pas forcément spectaculaire mais à qui il ne manque rien, que ce soit en termes technique ou au niveau du basket IQ. Un modèle. En 8 saisons à Los Angeles il empile titres, distinctions personnelles et victoires pour être considéré comme l’un des meilleurs arrières de la Ligue, lui qui gagne plus que n’importe quelle star (coucou tu sais qui !!). L’altruisme dont il fait preuve permet aux Lakers de gagner mais lui fait manquer (trop) souvent le match des étoiles. Ses 4 sélections sont presque une insulte à son apport et son talent (dont seulement une durant sa période à Los Angeles). Mais peu lui importe car il n’est jamais plus heureux que lorsqu’il gagne, encore, et encore, et encore. Pourtant en 2002, Kcnarf décide d’exploser son roster, possiblement par lassitude, mais aussi par manque de clairvoyance et échange son arrière à tout faire contre le first pick à venir. On aurait pu valider ce mouvement, un joueur de 31 ans contre le premier pick d’une draft, si coté Lakers on n’avait pas sélectionné le plus gros bide de l’histoire de la franchise. Cleveland peut avoir le sourire et ne s’en prive pas. L’arrivée de Jones marque un changement de dimension pour la franchise de l’Ohio, qui retrouve les Play Offs. Eddie Jones marque ses records dans tous les compartiments du jeu. Tenez vous bien, 22.7 points, 7.6 rebonds, 5.2 passes et 2.6 interceptions, c’est sa ligne statistique sur la saison. Dans la course pour le MVP, que Paul Pierce emporte finalement, probablement aidé par son parcours de champion cette année, Jones impressionne. C’est bien simple, en une année il est All Star, All First Team, All First Défensive team et leader au classement des interceptions (qu’il remportera 3 fois dans sa carrière). L’année suivante, notre Benjamin Button du basket continue de remonter le temps et choisit de laisser plus de place au jeune Michael Redd. Cleveland cartonne la saison et atteignent les finales de Conférence, embêtés par les blessures face à des Knicks qui ont depuis accueilli une ancienne connaissance de Jones aux Lakers, un certain Shaquille O Neal. Si Cleveland est une moins grande réussite pour Jones que sa période aux Lakers, le joueur aura fait ce qu’il a toujours fait depuis le début, jouer et même très bien. Récemment transféré aux Warriors après une dernière année difficile aux Cavs (34 matchs seulement), il retrouve encore une équipe compétitive, qui vise le titre. Lui qui fêtera ses 36 ans cette année encadre idéalement un groupe de jeunes joueurs ultra talentueux à la recherche d’une domination pérenne. Une histoire déjà vécue pour le garçon qui a grandit sur les plages de Pompano en Floride, lui qui s’est bien retrouvé dans cette situation en 1996, quand il avait tout juste 24 ans. Né sous le soleil et prédestiné à briller, il pourrait bien aujourd’hui apporter un peu de sa lumière à tout un groupe de Warriors, un nom de franchise définitivement fait pour lui.
Palmarès :
- 3 x Titre Champion Lakers 1997, 1999, 2000
- 1 x Finale NBA Lakers 1998
- 4 x All Star Lakers 1998 / Cavaliers 2002, 2003, 2004
- 5 x All Defensive First Team Lakers 1998, 1999, 2001 / Cavaliers 2002, 2003
- 1 x All League Second Team Lakers 1998
- 1 x All Defensive Second Team 2000
- 2 x Finale Conférence Lakers 2001 / Cavaliers 2003
2e place :
RAY ALLEN (34.4 min / 26.3 points / 5 rebonds / 3.8 passes / 1.3 steals)
Individuellement, il est possiblement l’arrière le plus dominant de la dernière décennie. C’est bien simple, hormis l’année de sa draft, il n’a jamais raté un match des étoiles. Aujourd’hui, il peut être considéré comme le meilleur shooteur de l’histoire de la Ligue rien que ça. Et les nombreuses récompenses et distinctions personnelles sont là pour le légitimer. Outre ses dix invitations au All Star Game, on peut y ajouter six nominations en All first team (en 10 ans, aucun joueur n’en compte autant à l’exception de Tim Duncan qui vient de l’égaliser cette saison), une en All seconde team, une autre en All Third Team. Pour faire plus simple, vous enlevez sa saison rookie et celle qui vient de s’écouler et vous avez un joueur qui a toujours figurer dans les All team de l’année, dont 75% en first. Exceptionnel.
Mais cela ne s’arrête pas ici puisqu’il collecte également deux positions de scoring leader en 2000 et 2006 ainsi qu’un MVP 2004 historique car il fut le premier à le gagner sans accéder aux Play Offs. D’ailleurs, ce fut suite à ce « scandale » que la confédération des GM fut créé afin d’avoir l’opportunité de voter eux même pour les distinctions de fin d’année, au sein d’une sorte de consortium mis en place en parallèle à celui de la Ligue (déjà fragilisée par l’absence de nomination du Shaq pour ce même trophée malgré ses années de domination).
Mais revenons à Ray, pourquoi donc, avec tant d’accomplissement personnel et de domination le joueur ne truste t’il pas ce classement ? Et bien c’est simple, son armoire à trophées individuels est inversement proportionnel au vide que compose ses accomplissements collectifs. Si durant les neuf saisons passées à Milwaukee, le GM Sylvester n’a jamais rechigné à créer une équipe compétitive autour de Ray Allen, les déceptions et espoirs déchus furent bien trop nombreux. Qu’un joueur aussi dominant que Allen ne comptabilise que 52 matchs de PO au cours de ses années dans le Wisconsin « is such a shame » comme on dirait au pays de l’Oncle Sam, d’autant plus quand on sait qu’il n’aura atteint qu’une seule finale de conférence en 1998. La moitié de ses participations en PO se sont soldées par une élimination au premier tour, et malgré un niveau de jeu à la hauteur de son surnom « Jésus », il n’a jamais pu porter réellement son équipe. Pire, il a subit des upsets absolument terribles comme en 1999, où, après une finale de Conférence l’année précédente, Milwaukee subit la loi de San Antonio dès le premier tour avec une série pliée en 4 manches. Ray Allen a donc cette réputation du joueur magnifique, irréprochable, incroyablement dominant en saison régulière, mais qui ne réussit jamais en Play Offs. Nombreux sont les spécialistes à avoir critiqué les choix de son GM des Bucks, pas toujours bien avisé et trop concentré à souhaiter le mettre dans les meilleures positions sans pour autant penser à l’équilibre d’une équipe sur laquelle il tirait parfois trop la corde. Pour preuve, cette année 2004 où Allen finit bien MVP mais à une triste 10e place de conférence. Un bien maigre lot de consolation, qui ravira son GM mais laissera fans et spécialistes dans l’incompréhension la plus totale. D’ailleurs le fil semble alors cassé avec Sylvester, et Allen pense alors à quitter sa franchise de toujours. Ce sera fait quelques mois plus tard puisque Allen est alors transféré contre un nombre record de Tdd dans un deal à 3 envoyant Anthony Parker à Chicago et donc Rayray à Dallas. A noter que le GM des Bucks, pour qui l’amour éprouvé pour Allen n’est plus à démontrer, a tenu particulièrement à ce que son FP puisse intégrer une équipe en position de prétendre au titre final, tout en comprenant que la direction de sa franchise n’était plus en adéquation avec les ambitions de son joueur.
Allen intègre alors une équipe qui sort d’une saison magnifique à 70 victoires en SR et d’une belle finale de Conférence. L’arrivée d’Allen est sensée être le déclic qui manque à Dallas pour aller gagner le titre et Dallas est sensé représenter cette franchise qui peut permettre à Ray Allen de toucher enfin l’ultime trophée. Si la saison n’est pas aussi fabuleuse que la précédente, Dallas continue de truster le haut du classement et fait parti des favoris. Allen continue d’accumuler les sélections au All Star Game et une First Team en fin de saison, mais l’arrivée en PO fait ressortir les vieux démons. Si le premier tour se passe sans trop d’encombres, les Mavericks rencontrent des Sonics portés par un James de gala qui écartent assez facilement Dallas après que Pop ai décidé de placer Allen à la mène de façon incompréhensible, ne faisant absolument pas honneur à son récent titre de GMOY gagné quelques semaines auparavant. Aujourd’hui le meilleur accomplissement collectif d’Allen reste, et de loin, cette superbe finale de conférence en 1998/1999 perdues après 7 matchs d’une exceptionnelle intensité face aux dominants Lakers qui n’auront surement pas connu plus difficile confrontation durant leur assise sur ces années.
Son talent ne souffre d’aucune contestation mais le parcours du joueur divise, considérant cette dichotomie caractérisée entre la réussite et domination individuelle et ses résultats collectifs.
Les années passent, et le prime d’Allen est assurément derrière lui. A 31 ans, il reste néanmoins l’un des meilleurs joueurs à son poste et dans une équipe compétitive qui prétend légitimement à la victoire finale. Autour d’une équipe composée de Shawn Marion, Pau Gasol, Erick Dampier et Luc Ridnour, il fait figure de vétéran dans une équipe pourtant expérimentée et techniquement très forte. La fenêtre est encore ouverte mais se réduit année après année et si le très doué arrière veut montrer qu’il peut aller au bout dans une position de titulaire affirmée, il lui faudra briser le signe indien afin de forcer le destin. Son talent le mérite bien.
Palmarès :
- 10 x All Star Bucks 1997, 1998, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004 / Mavericks 2005, 2006
- 1 x Finale Conférence Bucks 1998
- 6 x All League First Team Bucks 1998, 2000, 2001, 2002, 2004 / Mavericks 2005
- 1 x All League Second Team Bucks 1999
- 2 x Scoring Leader Bucks 2000, 2004
- 1 x All League Third Team Bucks 2003
- 1 x MVP Bucks 2004
1ere place :
KOBE BRYANT (32.8 min / 23.1 points / 4.7 rebonds / 3.8 passes / 1.3 steals)
Pourquoi Kobe Bryant devant Ray Allen ? Si vous avez lu le précédent paragraphe, vous vous douterez surement bien de la réponse. Kobe a remporté un titre. Certes en début de carrière, un an après son arrivée dans la ligue et certes au sein d’une équipe des Lakers ultra dominante mais à laquelle il a apporté un écho certain. En creusant un peu plus, on note également que Kobe a également atteint deux fois la finale NBA (sans compte son titre) et une finale de conférence.
En l’état, Kobe Bryant est donc le seul arrière à cumuler domination individuelle majeure tout au long de sa carrière et résultat collectifs probants. A seulement 28 ans, il comptabilise déjà plus de 100 matchs de Play Offs en carrière.
Et pourtant sa carrière est loin d’être un long fleuve tranquille. Drafté dans sa franchise de cœur à tout juste 18 ans, le jeune Kobe impressionne comme rarement. Son jeu tout en moove, ses capacités physiques, sa gestuelle et a propension à planer quand il s’approche du cercle rappelle indubitablement un certain Michael Jordan. Coté Lakers, on se frotte les mains, le gamin est doté d’un talent rare et d’une mentalité de champion. Bête de travail, il impose et en impose, dès le plus jeune âge, rappelant de façon presque troublante « His airness ». Cependant il n’arrive pas dans une équipe déserte comme l’était les Bulls en 1984. Les Lakers ont déjà une superbe équipe composée de joueurs confirmés tel que Elden Campbell, Cedric Ceballos, Eddie Jones, et vient tout juste d’accueillir Donyell Marshall ainsi qu’un certain Shaquille O’Neal en provenance d’Orlando. L’équipe n’est pas là pour se construire mais pour gagner, et Kobe doit alors monter dans le train lancé à pleine vitesse. Ca tombe bien, Bryant veut tout, très vite et à tout juste 18 ans, il joue déjà comme si c’était sa dernière saison. Il a autant de caractère que de talent, et les premiers mois passés entre le banc et l’équipe titulaire n’est pas forcément pour lui plaire. Mais avec tous ces coqs dans la bassecour, il faut bien que le GM compose. L’équipe finit à 60 victoires mais échoue en finale de conférence face au futur champion, le Jazz. Les Lakers sont talentueux mais trop déséquilibrés, notamment à la mène. Qu’à cela ne tienne, la saison suivante, Kcnarf décide de consolider sa base et surtout son quatuor Jones-Bryant-Marshall-O’Neal tout en faisant venir un duo à la mène : Terrell Brandon et Darell Armstrong. Le monstre est né ! L’équipe est injouable et remporte 73 victoires, record NBA. En Play Offs ils explosent tous leurs opposants et seul les Nuggets réussissent à leur prendre 2 matchs. Fin de saison, 88 victoires pour 11 défaites, post season incluse. Mais dans cette orgie de réussite, Bryant bien que victorieux grince des dents. Avec autant de talent dans l’équipe, il faut partager le ballon, et le jeune joueur n’émarge qu’à 13.7 points par match en 24 minutes. Ses mains sont brulantes, lui qui veut vraiment imposer sa patte sur la ligue. L’année suivante, il repart sur les mêmes bases, malgré ses revendications et se blesse durant la saison. Revenu pour les Play Offs, il alterne entre sortie de banc et 5 majeur, le coach ayant encore beaucoup de mal à lui trouver sa place, bien conscient du joyau qu’il a dans les mains mais incapable de pouvoir complètement contenter tous les prédateurs qu’il a dans son groupe. Pourtant Shaq lui s’éclate pleinement, n’est jamais discuté au point d’énerver passablement Kobe qui lui reproche son laxisme à l’entrainement et ses nombreuses incartades sur la gestion de son poids, notamment en retour de vacances. M’enfin on pourrait s’en contenter si la victoire était au bout. Sauf qu’elle ne l’est pas. Malgré une saison encore écrasante, les Lakers subissent la loi du Heat en finale NBA, qui l’emporte en 6 manches. Les tensions en interne sont alors plus élevées que jamais. Entre la position indiscutable du Shaq dans le groupe, le sérieux d’Eddie Jones à l’arrière empêchant Kobe de jouer à son poste préférentiel et l’incertitude tactique entourant son rôle pour le coach de l’équipe, on se demande seulement combien de temps cela pourra durer ainsi. Si Kobe gagne des minutes et une place de titulaire indiscutable à l’aile en début de saison 1999/2000, les discussions se font nombreuses en interne. Il faudrait bien une offre immense pour libérer Bryant … sauf que … sauf que celle ci arrive puisque les Warriors ont choisi de miser sur le jeune Kobe. Le blockbuster trade de la décennie est acté, Kobe Bryant s’en va du coté de la Baie et c’est un jeune Vince Carter, ancien premier choix de draft et ailier de très grand talent qui tient amplement la comparaison avec le jeune Kobe, accompagné d’un first pick qui partent en retour chez les Angelinos. Bryant quitte alors sa franchise de cœur, pour rejoindre une équipe ambitieuse certes, mais qui demeure bien loin du niveau des Lakers. Mais ici, il aura tout à fait le loisir d’imposer son jeu et son talent sans gêne. Avec pour seuls lieutenants un jeune Baron Davis qui peine à convaincre et un (très) vieillissant Karl Malone, Kobe Bryant explose enfin. 24 points la première saison, 31 points la saison suivante puis 32 points après. Le talent qu’on lui promettait à ses débuts éclot à la lumière de la NBA, de quoi rafler de nombreuses récompenses individuelles dont un trophée de MVP à seulement 23 ans, rejoignant Kareem Abdul Jabbar et Wes Unseld parmi les plus jeunes lauréats.
L’équipe des Warriors tâtonne pourtant beaucoup, avec des saisons régulières qui peinent à convaincre et surtout des éliminations en Play Offs au premier tour, beaucoup trop régulières et abruptes au goût du prodige. Certes Bryant est un superbe joueur mais peut il faire gagner son équipe ? Shaq l’a prouvé malgré les critiques qu’il a subi de son ancien partenaire, et les running gags concernant Kobe s’accumulent dans la presse. Pourtant, si la deuxième saison au Warriors est catastrophique sur le plan des résultats (36-46) malgré une nouvelle qualification en PO, la 3e est d’excellente facture, mais le premier tour est encore infranchissable pour la bande californienne, subissant un sweep retentissant contre les Rockets.
Aux Warriors, on ne trouve pas la solution en interne et c’est finalement un échange qui va pousser un changement de visage pour les deux franchises impliquées. Retour aux bases pour Golden State qui échange le joyau contre un package record de 6 premier tours de draft ainsi que Kirilenko (un petit joueur) aux Sixers du très controversé et loufoque Dwade. On récapitule donc avec le recul ce qu’a donné ce transfert :
Andrei Kirilenko, Leandro Barbosa, Mehmet Okur, Mo Williams, Dwight Howard et un pick qui sera du package pour amener Chris Bosh dans la baie.
Oui oui on a bien tout retracer, et ce ne fut pas simple tant le GM des Warriors apprécie (un peu trop) son travail…
Voilà voilà ce qu’aura couté Kobe Bryant. Récent nouveau manager de la franchise, Dwade envoie alors tout son coffre fort, ses chèques vacances et sa grand mère pour s ‘attacher les services du récent MVP. Les Sixers sont alors dans les méandres de la Ligue, pris en otage par un GM qui ne jure que par un tanking honteux et qui finiront à 11 victoires (nous ne parlerons pas des excentricités tactiques du GM). Kobe est pourtant bien retourné chez lui, à Philadelphie, mais l’équipe est une véritable terre brulée, tout ce qu’il n’a jamais souhaité. L’opposé de Lakers fin 90’s qu’il doit à ce moment précis bien regretter. La farce dure un an seulement avant que Dwade ne soit renvoyé illico presto d’une décision collégiale venant de la franchise et appuyée par la Ligue entière. Kobe est alors de retour aux affaires, et peut alors compter sur l’ambition du tout nouveau GM Noir&Blanc. Si la première saison est une transition nécessaire où les Sixers manquent les Play Offs mais ajoutent 14 victoires à leur bilan précédent, les suivantes sont une montée en puissance pour la franchise entière, portée par Kobe, mais également par des joueurs de talent tels que Richard Jefferson ou le jeune Chris Bosh. En 2004 retour en PO, et les Sixers écartent les Pistons d’un revers de main au premier tour avant de rendre les armes au niveau suivant. Agaçant mais pas décourageant pour autant. La saison qui suit voit l’arrivée de plusieurs bons joueurs capables d’entourer idéalement le talent goinfre du dénommé Black mamba. Okur, Hinrich d’abord, puis Jerome James et Webber ensuite. Les Sixers se renforcent et Kobe prend du pouvoir. La saison 2005 est pleinement réussie, avec 61 victoires au compteur et ne s’achève qu’après une finale NBA aprement disputé face aux Spurs (4-3). L’avantage d’une telle situation reste que le GM garde les mêmes ambitions que son franchise player et continue de chercher la victoire à tout prix. Exit Webber et Hinrich, bonjour Allen Iverson pour le duo le plus percutant de la draft 1996, un véritable fantasme, presque tardif qui vient ajouter la touche finale au projet de domination des Sixers. Kobe est entouré, mais cette fois ci et contrairement à sa période Lakers, il est dans une position de leader. Son scoring a baissé avec le partage de la gonfle, mais il n’est pas discuté, il est le capitaine du navire.
Kobe Bryant a un appétit des plus féroces et reste déterminé à gagner cette bague pour enfin montrer au monde du basket que son talent est digne d’amener une équipe à la victoire finale. Si rejoindre Shaq au panthéon des plus grands vainqueurs (lui qui a déjà 5 victoires à son actif) semble difficile, obtenir une seconde bague pour des mains aussi douées serait du plus bel effet et ne rendrait que justice à son immense talent qui continue de bouillonner, de brûler et même de crier à qui veut l’entendre qu’il arrive et qu’il ne laissera rien à personne.
Palmarès :
- 1 x Finale de Conférence Lakers 1996
- 1 x Titre Champion Lakers 1997
- 1 x Finale NBA Lakers 1998 / Sixers 2005
- 8 x All Star Lakers 1998 / Warriors 2000, 2001, 2002 / Sixers 2003, 2004, 2005, 2006
- 3 x All League First Team Warriors 1999, 2001 / Sixers 2006
- 4 x All League Second team Warriors 2000 / Sixers 2003, 2004, 2005
- 1 x Scoring Leader Warriors 2001
- 1 x MVP Warriors 2001
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ALL TEAMS OF THE DECADE
1st: Mike Bibby - Kobe Bryant - ? - ? - ?
2nd: Allen Iverson - Ray Allen - ? - ? - ?
3rd: Anfernee Hardaway - Eddie Jones - ? - ? - ?
4th: Steve Nash - Anthony Parker - ? - ? - ?
5th: Jason Terry - Kerry Kittles - ? - ? - ?
6th: Damon Stoudamire - Manu Ginobili - ? - ? - ?
7th: Terrell Brandon - Michael Jordan - ? - ? - ?
8th: John Stockton - Michael Redd - ? - ? - ?
9th: Gary Payton - Doug Christie - ? - ? - ?
10th: Sam Cassel - Allan Houston - ? - ? - ?
11th: Chauncey Billups - Brent Barry - ? - ? - ?
12th: Jamaal Tinsley - Reggie Miller - ? - ? - ?
13th: Andre Miller - Richard Hamilton - ? - ? - ?
14th: Steve Francis - Erick Strickland - ? - ? - ?
15th: Rod Strickland - Jamal Crawford - ? - ? - ?
16th: Tim Hardaway - Dwyane Wade - ? - ? - ?