
Docteur Erving, à votre service by Brokenarrow

Fiche joueur :
Julius Winfield Erving II
22 février 1950
Ailier
2,04m – 95 kilos
Collège : University of Massachusetts Amherst
Stats : 22,0pts 6,7rbds 3,9ast / 50,7%FG 77,7%FT
836 matchs - 18 364pts
Palmarès :
Champion ABA x2 (1974, '76), ABA MVP x3 (1974-'76), Co-MVP (1975), ABA Playoffs MVP x2 (1974, '76), ABA All Star x5 (1972-'76), Champion ABA Slam Dunk Contest (1976), All ABA First Team x4 (1973-'76), All ABA Second Team (1972), ABA All Rookie Team (1972), ABA All Defensive First Team (1976). Meilleur marqueur x3.
Champion NBA (1983), NBA MVP (1981), All NBA First Team x5 (1978, 1980-'83), All NBA Second Team x2 (1977, '83), All Star x11 (1977-'87), All Star Game MVP x2 (1977,'83).
J.Walter Kennedy Citizenship Award (1983)
Elu au Hall of Fame en 1993. Elu parmi les 50 meilleurs joueurs de l'Histoire en 1996.
Maillot n°32 retiré par les Brooklyn Nets. Maillot n°6 retiré par les Philadelphie 76ers.
Vois-tu Blondin, le monde se divise en deux catégories. Y a ceux qui jouent au basket comme Kendrick Perkins, et ceux qui jouent avec une élégance James Bondesque. Et Julius, lui, il est plutôt dans la deuxième.
« Dr J. », un magicien du ballon orange, tourbillonnant dans les airs au dessus de tout le monde pour fracasser l'arceau de toute sa classe. Julius Erving aura dominé son époque pour devenir l'initiateur du jeu tel qu'on le connaît aujourd'hui, l'ambassadeur du basketball respecté de tous. Et quand on se permet de devenir le modèle de types comme Michael Jordan ou LeBron James, tout de suite ça pose son homme, m'voyez.
Serment d'Hippocrate
Né à Roosevelt le 22 février 1950, Julius Winnfield Erving II gagnera à l'âge de 13 ans à la Roosevelt High School quelque chose qui lui restera pour le restant de sa vie : si Julius surnommait alors son ami et coéquipier Leon Saunders « The Professor », ce dernier décida de l'appeller « The Doctor »... Début de la légende.
Erving s'inscrit à l'Université du Massachusetts en 1968 où il effectuera deux saisons en tournant à 26,3pts et 20,2rbds de moyenne avant de signer chez les Virginia Squires, équipe de ABA, en 1971 en tant que « ungraduate free agent » ( = il quitta la fac sans diplôme). Erving entamera alors le début de son incroyable carrière au commencement de la saison 1971-72, époque où le basket aux USA était instable. L'ABA et la NBA, les deux ligues rivales, laissaient entendre depuis quelque temps la possibilité d'une fusion, les joueurs sautant de l'une à l'autre dans un flux incessant. Cependant, Erving choisit donc l'ABA et les Virginia Squires, qui disposaient déjà alors du meilleur marqueur de la ligue en la personne de Charlie Scott, ce qui n'empêchera pourtant pas « Dr J » de cartonner dès sa saison rookie. Un jour, après un drive vers le cercle avec le géant de 2,19m Artis Gilmore et le tout aussi balèze Dan Issel sur le dos, Erving déclara : « Je suis allé entre les deux, et je me suis élevé en attendant qu'ils redescendent. Ensuite, j'ai dunké tellement fort que je suis retombé sur mon dos. Rien que de faire ça m'a rendu confiant dans le fait de pouvoir battre n'importe qui, n'importe quand, n'importe où, et sans aucune peur. ». Et effectivement, difficile de retenir le Docteur lorsqu'il opérait: 27,3pts de moyenne, une sélection en All ABA Second Team et une deuxième place derrière... Artis « The A-Train » Gilmore pour le titre de Rookie of the Year, autant dire que la greffe avait prise. Les Squires termineront la saison sur un bilan de 45V-39D, seconds de la Eastern Division, derrière les terribles Kentucky Colonels qui ont roulés sur la ligue avec 68V pour 16D. Pour ses premiers Playoffs, Erving tourne à 33,3pts de moyenne pour écraser les Floridians 4-0 au premier tour, avant de chuter contre les New York Nets de l'immense Rick Barry.

Entrée au bloc
Evidemment, avec des performances pareilles, la réputation du Doctor commençait à taper dans l'oeil de certains en ABA, mais Erving restait entravé par le fait que les Squires étaient un petit marché peu attirant. Du coup, pour la saison 73-74, il fut tradé aux New York Nets en compagnie de Willie Sojourner contre George Carter et les droits sur Kermit Washington (aka le type qui vous offre une chirurgie faciale maison avec sa main, coucou Rudy Tomjanovich). Encensé par les médias et adulé par les fans, Erving emmène les Nets à un bilan de 55V-29D et une campagne de Playoffs en mode rouleau compresseur : champions de la Eastern Division, les Nets battent les Squires avant de sweeper les Colonels, puis de vaincre les Utah Stars en 5 matchs. Première couronne pour le Docteur.
Erving conservera sa place de meilleur scoreur avec 27,4pts de moyenne, tout en se concoctant un belle réputation de couteau suisse en étant 6ème meilleur passeur de la ligue, et 3ème aux steals et aux contres ! C'est donc logiquement qu'il fut nommé MVP de cette saison 1974, avant de récidiver les deux saisons qui suivront. Pourtant, la ABA regorgeait de joueurs talentueux, mais Julius semblait comme être l'essence même de la ligue combinant à la fois la puissance de ses dunks, une détente phénoménale et l'élégance de ses moves. Erving était tout simplement devenu en à peine 3 ans la superstar de la ligue, et son triomphe avec les Nets cèlera son statut de joueur le plus excitant NBA et ABA confondues.
Mais arrivée la saison 75-76, la ABA allait mal, très mal. Les équipes s'écroulaient les unes après les autres, forçant la ligue à réduire l'oganisation du championnat en une seule division. Pour tenter de sauver les meubles, la ligue organisa astucieusement le tout premier All Star Game Dunk Contest , remporté par Erving face à Artis Gilmore, Larry Kenon, George Gervin et David Thompson. Malheureusement, cela ne suffira pas à sauver la petite sœur de la NBA. Pour les derniers Playoffs ABA, Erving emmène ses Nets à un nouveau titre face aux Denver Nuggets, tournant à 34,7pts de moyenne et repartant avec le titre de MVP des Playoffs. En tout, en 5 années passées en ABA, The Doctor aura cumulé 2 titres de Champion, 3 trophées de MVP de la saison et 3 titres de meilleur marqueur. Impressionnant.

Après une saison de toute beauté, les Sixers éclatèrent successivement les Bullets, les Hawks et les Celtics en Playoffs avant de tomber sur un os en Finals: les Lakers. Les 4 premiers matchs seront indécis, 2 partout et le désormais célèbre « Baseline Move » du Doctor dans le Game 4, tout simplement un des paniers les plus spectaculaires jamais vus. « J'étais là, en train d'essayer de gagner un titre » déclara plus tard Magic Johnson, « Et puis ma mâchoire en est tombée par terre. Ok, comment a-t-il fait ça, que sommes nous censés faire ? Devons nous mettre la balle dehors où lui demander de le refaire ? ».
Malgré tout, Magic aura le dernier mot après avoir remporté le Game 5 puis le Game 6, marquant 42pts dans ce dernier tout en jouant au poste de pivot pour remplacer un KAJ blessé
[youtube]NjdEP7I2fRA[/youtube]
Phase terminale
La saison suivante marquera la plus belle performance individuelle de « Dr J », consacrée par un titre de MVP de la saison après avoir tourné à 24,6pts 8rbds 4,4ast et 2,1stls de moyenne. Au bout d'une incroyable saison, les Sixers et les Celtics termineront avec un bilan similaire de 62V-20D, avec des retrouvailles évidentes en finales de Conférence Est. Encore une fois, Erving portera son équipe à bout de bras aux portes des Finals avec un avantage dans la série 3-1 pour Phila, mais c'était sans compter la hargne des Celtics de Larry Bird qui effaceront leur retard pour emporter plus tard le titre suprême.
Nouvelle défaite pour les 76ers, qui ne trouvaient toujours pas de traitement à leur loosinite aigüe.
Cependant, cet échec n'a fait qu'attiser la soif de vengeance de Julius, qui se montrera sans pitié durant la saison 1981-82 avec ses 24,4pts de moyenne et une nouvelle place en All NBA First Team. Il était certain que la franchise de Philly allait encore plus ou moins dominer la ligue, mais la vraie question était : jusqu'où vont ils réussir à aller en post-season ? La finale de Conférence Est verra alors à nouveau s'affronter les Celtics et les 76ers. On prend les mêmes, et on recommence : les Sixers prennent l'avantage 2-0 dans la série, et les Celtics s'accrochent et forcent le Game 7. Cette fois, les hommes en vert s'inclinent 106-120 mais Erving and co. vont une nouvelle fois se casser les dents sur les Lakers, en 6 matchs. Malgré une équipe résolument compétitive, il semblait clair qu'une pièce manquait au puzzle pour que Erving atteigne enfin le Graal : il fallait quelqu'un qui puisse contenir le grand Abdul-Jabbar dans la raquette. C'est ce que fit le GM Pat Williams en tradant Caldwell Jones et un 1st round pick aux Rockets contre Moses Malone qui venait de succéder à Julius au titre de MVP. Et l'effet de cette association se fera tout de suite sentir.
Pour cette saison 82-83, les Sixers brilleront avec un bilan de 65V-17D grâce aux 24,5 et 21,4pts en moyenne du duo Malone-Erving, le premier commettant le back-to-back au titre de MVP. Ce qui devait arriver arriva enfin, les Sixers roulèrent littéralement sur les Playoffs 1983 pour rencontrer les Lakers en Finals une troisième fois en 4 ans. Fin du suspense, les Angelinos ne peuvent rien faire face aux Sixers et se font sweeper logiquement, offrant la seule et unique bague de Champion NBA au Doctor.

Mais ce que l'on retiendra du Dr Julius Erving, comme le dit si bien son ami et ancien coach Billy Cunningham : « En tant que joueur, Julius fut le premier à vraiment prendre le flambeau et devenir le porte-parole de la NBA. Il a compris quel était son rôle et à quel point il était important qu'il se conduise comme un représentant de la Ligue. Julius fut le premier joueur dans mes souvenirs à transcender ce sport et à être connu par un seul nom : Doctor. »
« Those days were really Good Old Day'z... »

Depuis mon post, la vidéo du documentaire sur Youtube a été supprimée ainsi que ses doublons, le documentaire n'est donc plus disponible au visionnage. Autrement dit, je suis très déçu

[youtube]pAvhvpQ7DSw[/youtube]

Edit du 29 avril 2015:
Pour le fameux documentaire "The Doctor", vous pouvez le visualiser en intégralité ici: