Bob Cousy

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Brokenarrow

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Bob Cousy

Post by Brokenarrow » 21 June 2017, 23:28

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Bob Cousy le Magnifique by Brokenarrow
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Fiche joueur :
Robert Joseph Cousy
9 août 1928
Ailier
1,86 m – 79 kilos
Collège : College of the Holy Cross

Stats : 18,4pts 5,2rbds 7,5ast / 37,5%FG 80,3%FT
924 matchs – 16 960pts

Palmarès :
Champion NBA x6 (1957, 1959-'63), NBA MVP (1957), All NBA First Team x10 (1952-'61), All NBA Second Team x2 (1962, '63), All Star x13 (1951-'63), All Star Game MVP x2 (1954, '57).
Meilleur passeur NBA x8 (1953-'60)
Elu au Hall of Fame en 1971. Elu parmi les 50 meilleurs joueurs de l'Histoire en 1996.
Maillot n°14 retiré par les Boston Celtics


« Houdini of the Hardwood », tel est le surnom de l'un des plus grands meneurs de toute l'Histoire du basketball, Robert « Bob » Cousy. Car comme son homonyme, Cooz était un magicien, mais en short avec une balle orange. Vous voyez la balle ? Hop, vous ne la voyez plus.
Une machine à highlights, peut-être le meilleur passeur de tous les temps, et l'âme même de l'équipe fondatrice de la plus grande dynastie de l'Histoire NBA. Bill Russell, Bill Sharman, K.C Jones, Tommy Heinsohn, tels étaient les compagnons de spectacle de Bob Cousy. Un récital chaque soir sur sa scène à lui, emporté par sa passion sans limites pour le jeu, son instinct de showman, et ses crampes d'estomac avant les matchs. Le trac de l'artiste.
Parti de rien
Comme beaucoup de grands joueurs, Bob Cousy n'était pas vraiment destiné à devenir une star incontestée du basketball... Fils d'immigrants français, né à New York, le petit Bob grandit dans un ghetto pourri de Manhattan East Side, jouant au baseball avec un manche à balai en guise de batte, un punching-ball élimé, ou des enjoliveurs volés. Quand son père chauffeur de taxi de nuit réussit à amasser assez d'argent, la famille Cousy déménagea dans une petite maison dans la banlieue du Queens, où le jeune Bob troqua son bâton contre un ballon. Débutant complet au basketball, l'équipe de la Andrew Jackson High School décida de se passer de lui car pas assez talentueux. Mais qui pouvait savoir que la légende du plus grand playmaker de la NBA allait naître après une fracture du bras ? A l'âge de 13 ans, Bob tombe d'un arbre et se brise le bras droit. Dépité, il fit ce que n'importe quel petit garçon aurait fait : il continua de jouer, mais de la main gauche. Petit à petit, gagnant en assurance et en dextérité, Robert se mit à maîtriser la balle des deux mains. Quand son ex-entraîneur Lou Grummond vit que son ancienne petite pousse était devenue ambidextre, il réinvita Bob au sein de l'équipe de la Andrew Jackson High School. En à peine un an et demi, Robert Cousy devient l'enfant le plus convoité et le plus célèbre de la ville, meilleur marqueur du championnat lors de son année senior.
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L'été suivant, Cousy se vit offrir une place au College of the Holy Cross à Worcester, dans la grande banlieue de Boston. Nous sommes alors en l'an 1946, et le monde du basketball commence à peine à comprendre que le tir à 2 mains était finalement la meilleure arme offensive utilisable. Autant dire que le basket n'était pas prêt pour un gars tel que Bob Cousy. Il termine sa première saison en étant le troisième marqueur de son équipe malgré un temps de jeu limité, titre de champion NCAA à la clé. Pour sa saison sophomore, il gagne sa place dans la starting lineup mais ne joue pas vraiment plus pour autant. Son coach, Alvin Julian, pensait que Bob n'était rien d'autre qu'un joueur flashy, tout juste bon à amuser la galerie. Frustré, Bob envisagea de partir pour la St John's University de New York mais le coach même de St John's, Joe Lapchick, l'incita à rester à Holy Cross. La foi de Robert changea un soir de match contre l'université Loyola de Chicago au Boston Garden. Holy Cross menée à 5 minutes de la fin, des « We want Cousy ! » se mirent à s'échapper des gradins dans un vacarme assourdissant. Coach Julian n'eut d'autre choix que de faire renter Bob dans le match, scorant 11 points dont un buzzer beater hook shot main gauche après avoir passé son défenseur d'un dribble dans le dos. Nommé All-American 3 fois, Cousy devient l'un des plus grands noms de la NCAA, menant Holy Cross à 26 victoires d'affilée lors de la saison 1949-50 et à une seconde place au NIT.
Sur la route vers la gloire
Pendant ce temps, les Boston Celtics étaient loin d'être le symbole qu'ils allaient devenir quelques années plus tard... Après 3 saisons en BAA, la jeune équipe rejoint la toute nouvelle NBA (issue de la fusion entre la BAA et la NBL) pour la saison 1949-50 et terminent bons derniers de la Eastern Division, après une saison catastrophique à 22V-46D. Tout laissait alors penser que les Celtics allaient sélectionner Bob lors de la Draft 1950. Au lieu de ça, le nouveau coach Red Auerbach choisit de prendre Chuck Share, un pivot de 2m11 qui ne laissera pas de grands souvenirs après 9 saisons dans la grande ligue. « Nous avons besoin d'un big man» se justifia Auerbach , « Des petits gars, il y en a treize à la douzaine. Je suis supposé gagner, pas courir après les péquenauds du coin ». Inutile de dire qu'Auerbach fut descendu en flamme dans la presse.
Cousy fit donc son entrée au 3ème pick, sélectionné par les Tri-Cities BlackHawks qui l'envoient dans la foulée chez les Chicago Stags. Mais la franchise fit faillite avant le début de la saison. Les propriétaires des Celtics, des New York Knicks et des Philadelphie Warriors se retrouvèrent alors dans une chambre d'hôtel pour une scène des plus étranges : les noms de 3 Stags, dont Cousy, sont écrits chacun sur un bout de papier, puis mis dans un chapeau pour un tirage au sort! Tous espéraient évidemment sortir le nom de Max Zaslofsky, le génial scoreur des Stags (devenu à 21 ans le plus jeune joueur sélectionné en All NBA First Team, dépassé seulement 60 ans plus tard par... LeBron James). « Quand j'ai tiré le nom de Cousy, j'ai cru que j'allais m'évanouir » déclara le propriétaire des Celtics, Walter Brown. « Le mal aimé, je suis le mal aimé » chantait Claude François...
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Qu'à cela ne tienne, Bob lui fera vite ravaler sa salive. Dès son arrivée, « The Cooz » amène son impact avec 15,6pts 6,9rbds 4,9ast de moyenne, portant les Celtics à leur premier bilan positif à la fin de cette saison 1950-51 avec 39V-30D. En compagnie de son camarade Ed Macauley et ses 20,4pts de moyenne, Cousy remplit le Boston Garden avec son style de jeu délirant. Pour la saison suivante l'équipe voit l'arrivée de Bill Sharman, l'arrière shooteur des Washington Capitols, et un Cousy qui continue de s'améliorer en tournant à 21,7pts 6,7ast, pas loin des meilleures références de la ligue. Mais comme l'an passé, les hommes en vert se verront barrer la route par les Knicks au premier tour des Playoffs.
La légende de Robert Cousy prendra forme lors de la saison 1952-53. Basé sur leur tactique du « fast-break », les Celtics réalisent une saison tonitruante avec leur meilleur bilan, 46V-25D, emportés par les 7,7ast de moyenne de Bob et son titre de meilleur passeur NBA, premier d'une série de 8 consécutifs. Boston sweep les Syracuse Nationals en 2 matchs au premier tour des Playoffs, avec un Game 2 gravé dans le marbre avec ses 4 prolongations. Pourtant blessé à la jambe, Bob score d'abord 25pts dans le temps régulier, égalisant à la dernière seconde 77 à 77 après un lancer franc décisif. Dans la première prolongation, Cousy marque 6 des 9pts inscrits par les Celts, avec un nouveau lancer franc égalisateur dans les derniers instants, puis rentre les 4pts de son équipe lors de la seconde overtime. Lors de la 3ème prolongation, il inscrit 8pts de plus avec un nouveau buzzer beater stratosphérique après un shoot à 7,60 m ! On fire vous disiez ? Enfin, malgré que ses Celtics soient menés 104-99 dans la 4ème et ultime prolongation, Cousy score 9 des 12pts de son équipe pour finalement l'emporter 111-105. Après plus de 3 heures de jeu, chaque équipe a vu 5 de ses joueurs être disqualifiés ! En 66 minutes jouées, Bob Cousy termine avec une performance hors du commun : 50pts inscrits à 30/32 aux lancers francs, clutch à souhait, sauvant son équipe à maintes reprises. Un exploit souvent comparé aux 100pts de Wilt Chamberlain en 1962, tout simplement surhumain. En dépit de ce match incroyable, Boston se fera sortir malheureusement au tour suivant à nouveau par les Knicks 3-1.
Pendant les 5 années suivantes, les Celtics ajouteront à leur effectif des Bill Russell, Tommy Heinsohn, K. C. Jones, et autres remarquables rôle players comme Frank Ramsay, maintenant Hall of Famer, et l'excellent défenseur Jim Loscutoff . Lors de la saison rookie de Bill Russell, en 1956-57, les Celtics étaient pratiquement innarêtables, premiers de la ligue avec un bilan de 44V-28D et un Bob Cousy MVP de la saison avec ses quelques 7,5ast (1er) 4,8rbds et 20,6pts (8ème de la ligue derrière les 21,1pts de son coéquipier Bill Sharman). Cette superbe saison sera récompensée de la plus belle des manières : lors des Playoffs, Boston écrase à nouveau Syracuse en 3 matchs avant d'affronter les Hawks de St-Louis en Finals. La lutte est âpre, la série indécise, et se terminera dans un Game 7 de folie jusqu'à ce que l'ultime shoot de Bob Pettit ne vienne s'écraser sur l'arceau à la fin de la deuxième prolongation. Cousy, et par la même la ville de Boston, venait de remporter son premier titre NBA.
Au bout du chemin, l'éternel
Cependant, les Hawks tiendront leur revanche la saison suivante, battant les Celtics en 6 matchs lors des Finals 1958 suite à la blessure au pied de Bill Russell pour ce qui sera la dernière grande défaite de Bob Cousy. Car ensuite s'en suivra une longue période d'écrasante domination de la part des Vert et Blanc, une véritable dynastie encore jamais égalée durant laquelle Boston remportera pas moins de 8 titres de champions NBA à la suite. La saison 1958-59 sera celle de tous les records pour le Houdini du basketball : 28 passes décisives en 1 match (dont 19 dans une mi-temps, record imbattu) contre les Minneapolis Lakers, 19 ans s'écouleront avant de voir cette performance battue. Puis un nouveau record, cette fois-ci en Playoffs à nouveau contre les Lakers, dans ce qui sera le premier sweep de l'histoire des Finals : pas moins de 51 passes décisives sur une série de 4 matchs, record encore en place. De l'art, du grand art, de la magie.
Pendant leur série de titres, de 1959 à 1966, les Celtics ajouteront Tom Sanders en 1960 et John Havlicek en 1962 à leur arsenal foudroyant, s'assurant une combinaison inédite de talents qui en fera l'équipe la plus crainte de toute l'histoire du basket, peut-être même du sport. Jusqu'à sa retraite en 1963, Robert Cousy régala les fans du monde entier de son talent. Il était le meneur ultime, le moteur qui propulsait son équipe. Même à pleine vitesse, il était capable de voir le terrain entier afin de repérer un coéquipier démarqué, même en étant serré de près par un défenseur adverse. Jamais la ligue n'a vu un joueur avec une telle vision du jeu, son répertoire sans fin de passes dans le dos, à l'aveugle, de loin comme de près précédait de 30 ans ce que Magic Johnson a pu réaliser. «Cooz était le maître absolu de l'attaque. » dit un jour son ami Tom Heinsohn au Boston Herald, «Ce que Russell était en défense, Cousy l'était en attaque: un magicien. Une fois que la balle lui arrivait dans les mains, le reste d'entre nous remontait le terrain, sans jamais se retourner. On en avait pas besoin. Il nous trouvait. Quand vous étiez dans une position pour scorer, la balle était là.». Dribbleur hors pair, Cousy pouvait tenir un défenseur aussi longtemps qu'il le fallait pour laisser le jeu se développer. Et si personne ne pouvait être ouvert, il se créait son propre shoot ou drivait lui-même jusqu'au panier. Au cœur d'une époque remplie de joueur prestigieux comme Chamberlain, West, Baylor, Pettit, Robertson et bien d'autres, même si les Celtics avaient eux mêmes leur amas de stars, ils avaient réussi à devenir l'essence même d'une équipe.
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A l'age de 35 ans, Robert Cousy prit sa retraite au sommet de la gloire, après un dernier match de saison surnommé la « Boston Tear Party ». Devant un Boston Garden plein à craquer et empli d'émotion, Bob Cousy se lança dans un discours au début difficile, la gorge serrée, jusqu'à ce qu'un fan lance un « We love ya, Cooz. » et détende l'atmosphère.

Pour ses derniers Playoffs, Boston bat les Lakers en 6 matchs pour les Finals 1963. Dans le dernier quart temps du Game 6, Cousy se tord violemment la cheville et à besoin d'être aidé pour sortir du terrain. Plein de courage, il reviendra sur le parquet lorsque les Lakers passent devant de 1 point, et même si il n'aura pas scoré il aura su apporter l'électrochoc émotionnel à son équipe pour l'emporter 112-109. Après sa retraite, Cousy restera quelques temps dans le monde du basket. Juste après s'être retiré, le devint coach de l'équipe de Boston College, puis passera chez les pros en tant que coach des Cincinnati Royals et terminera avec un bilan de 141V-209D. Entre autres, Cousy aura énormément apporté au basket en devenant pendant sa carrière ,en 1954, le premier président de la National Basketball Players Association qu'il aura lui même organisée. Il quitta ce poste en 1958. Il fut également commissioner de la American Soccer League et tenta de décrocher une place au Congrès. Il fut logiquement intronisé au Hall of Fame en 1971.
On retiendra de lui un joueur en avance sur son époque, respecté des fans et de ses pairs. Le président John F. Kennedy lui-même eut ces mots : "The game bears an indelible stamp of your rare skills and competitive daring." La classe, Monsieur Cousy. La grande classe.

« Those days were really Good Old Day'z... »
:idea: Bonus: En bonus de cet article, tout simplement le meilleur mix disponible sur Bob Cousy, rempli d'images d'archives, afin d'admirer l'étendue du talent de ce magicien et sa panoplie de tours.
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